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MOU MOU


On se sert de cette terre pour estamper & pour faire des portées autour des moules, ainsi que des épaisseurs pour la fonte des plombs ; c’est avec cette terre que le sculpteur fait son modèle : souvent il le fait en plâtre à la main, sur-tout dans les grands ouvrages.

De la cire.

L’usage de la cire est très-fréquent dans l’opération du moulage : tout ce que l’on doit fondre en bronze est coulé en cire avant que le fondeur fasse son moule de sable ou de potée.

Voici comme elle se prépare : sur une livre de cire neuve on met un quarteron de suif & une demi-livre de poix de Bourgogne blanche ; l’on fait fondre le tout ensemble, en observant de ne pas la laisser bouillir.

Cette cire devient liante ; elle sert à faire des épaisseurs pour les bronzes, à réparer des pièces perdues ou cassées dans les moules, & même à durcir les creux ; mais dans ce dernier cas, il faut que la cire ne soit altérée par aucun mélange.

Du mastic.

La composition du mastic se fait de plutieurs matières : prenez une livre de cire, une livre de poix-résine, un quarteron de soufre en poudre, & faites fondre le tout dans un vaisseau de terre ou de cuivre sur un feu médiocre, en observant de ne pas le laisser bouillir. Lorsque tout est fondu, vous y joignez de la poudre de marbre ou de brique passée au tamis de foie, en remuant le tout avec une spatule de bois. On ne peut déterminer au juste la dose de cette poussière ; c’est ordinairement cinq ou six poignées pour la quantité de cire donnée ci-dessus.

Lorsque le mastic est froid, il est facile de voir s’il est trop dur ou trop mol : dans le premier cas, on y ajoute un peu de cire ; dans le second on y met un peu de poudre de marbre.

On peut faire ce même mastic en substituant du plâtre fin au marbre ou à la brique.

Ce mastic sert pour mouler sur les marbres, sur les terres cuites, & autres morceaux de sculpture dont la matière est plus cassante.

Lorsque l’on veut s’en servir, on le fait fondre au bain marie, afin qu’il ne brûle pas au fond du vase.

On emploie aussi un autre mastic pour rejoindre les modèles en terre cuite, qui se cassent dans le four par l’action du feu, ou pour rejoindre les coupes que l’on est obligé de faire sur cette terre.

Les marbriers appellent cette composition mastic gras : il est composé de cire & de poix-résine en égale quantité ; observez de chauffer les deux parties que l’on veut rejoindre.

Il y a une troisième espèce de mastic, dont on se sert plus particulièrement pour le marbre ; il est plus long à durcir, & tient plus fortement que l’autre : il est composé de fromage blanc, nommé vulgairement à la pie, & d’égale portion de chaux vive, que l’on mêle ensemble en les broyant sur un morceau de marbre ou pierre de liais.

On emploie aussi au même usage de l’alun de Rome, qui jaunit moins que toute autre matière ; il faut faire chauffer les parties que l’on veut rejoindre, sans toutefois les brûler ; le marbre alors change de couleur, & la jonction paroit.

Des huiles & de leurs préparations.

On se sert ordinairement d’huile d’œillet, pour enduire les creux dans lesquels on veut couler du plâtre : si le creux est durci, on emploie l’huile telle qu’elle est : si le creux est tout frais, on fait fondre dans l’huile un peu de suif ou de sain-doux, ou bien l’on fait dissoudre du savon blanc dans l’eau chaude ; & lorsque le savon est entièrement dissous, l’on y ajoute de l’huile d’œillet dans la proportion de la moitié du savon employé : le tout fait une huile très-bonne pour les creux, qui sont secs sans être durcis.

L’huile grasse est une huile cuite, dont on se sert pour durcir les creux & même les figures de plâtre que l’on veut mouler, on qui sont exposées a l’air ; cette huile doit être de lin, parce qu’elle est plus dessicative.

Voici la manière de la faire cuire : mettez une livre d’huile de lin dans un vaisseau de terre ; joignez-y un demi-quarteron de cire neuve ; puis prenez un quarteron de litharge, que vous envelopperez dans un linge & suspendrez au milieu de votre huile, en sorte que le nouet y trempe entièrement ; faites cuire cette huile à petit feu pendant cinq ou six heures : elle s’emploie chaude.

Huile de Rome.

On appelle huile de Rome, la terre à modeler que l’on a détrempée avec de l’eau en la battant avec la spatule. Ce mélange forme une huile qui n’est pas bien rare, mais qui a cependant son utilité ; on s’en sert pour enduire les grottes pièces d’un moule que l’on doit casser, & pour les autres ouvrages de peu d’importance.

Eau de savon.

L’on se sert aussi d’eau de savon blanc pour mouler sur le marbre, & pour enduire des creux que l’on coule tout frais ; on fait chauffer de l’eau de rivière, dans laquelle on jette des morceaux de savon que l’on remue ensuite : on peut faire cette eau aussi épaisse que l’on veut, en y mettant plus ou moins de savon ou d’eau.

Des instruments.

Quand on a les matières toutes prêtes, il faut se pourvoir des outils nécessaires.

Ils consistent en spatules de différentes grandeurs, de cuivre ou de fer, avec un manche de bois ; en jattes de bois ou de faïence : ces dernières sont plus commodes, le plâtre ne s’y attache pas ; & l’on se