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MOU MOU


y trace des filets d’or ou d’argent, avec des feuilles appliquées & retenues par un mordant.

Si l’on veut donner des couleurs au plâtre, voici différens procédés.

Pour le jaune d’or.

Il faut prendre des racines d’épine-vinette, que vous ferez bien bouillir dans de l’eau : mettez dans cette décoction un peu de saffran, que vous y ferez bouillir : filtrez le tout au travers d’un linge, & pétrissez votre gypse avec ce mélange : it sera d’un beau jaune d’or.

Couleur verte.

On prendra de la morelle ; faites la bouillir dans moitié eau & moitié vinaigre : servez-vous de cette décoction pour colorer votre gypse.

Couleur bleue.

Il faut avoir des baies d’hyèble : faites-les bouillir dans de l’eau, après y avoir joint de l’alun ; humectez votre plâtre avec cette composition ; il sera d’un beau bleu.

Couleur rouge.

Vous prendrez du bois de fernambouc ; faites-le bien bouillir dans de l’eau claire pour en extraire la teinture ; mêlez y un peu d’alun, & colorez-en votre plâtre, comme on l’a dit ci-dessus.

Couleur brune.

Vous aurez du bois de Brésil ; mettez le dans une lessive assez forte, faites bien bouillir, & procédez comme il a été dit ci-dessus.

Couleur noire.

Faites usage des écorces du bois d’aune encore vertes ; faites-les bouillir dans de l’eau claire avec de l’alun jusqu’à réduction de la moitié : procédez comme pour les couleurs précédentes.

Quand vous voudrez colorer du plâtre, quelque couleur que vous y portiez, il faudra toujours que l’eau dans laquelle vous mettrez la couleur, soit une eau de colle : par ce moyen, non-seulement le plâtre se colore, mais encore il se durcit. Si on se sert de colle de poisson, cela n’en vaudra que mieux.

VOCABULAIRE de l’art du Moulage.

Alun ; sel cristallisé, composé d’acide vitriolique uni à une terre aigileuse.

Annelets ; ce sont de petites agraffes de fil d’archal recuit, que l’on met dans les pièces afin de les pouvoir retirer avec des pinces, ou pour les lier aux chapes avec des ficelles que l’on passe à travers leur forme. Ils sont à-peu-près semblables à une porte d’agraffe.

Argile ; espèce de terre qui est compacte.

Armatures ; c’est le fer que l’on met dans les chapes & dans les figures coulées en plâtre ou plomb ; la grosseur & la forme sont arbitraires relativement à l’objet que l’on moule : on se sert de fantons pour faire les armatures.

Attaches ; lorsqu’on coule des bas-reliefs ou autres pièces qui doivent se suspendre contre un mur, il faut y mettre une attache, soit de fil d’archal ou de cadre.

Blaireau ; on nomme blaireau une brosse à longs poils, qui sert à imprimer la cire ou le plâtre. On l’appelle blaireau, parce que c’est avec le poil de cet animal qu’on fait cette espèce de pinceau.

Bon creux ; on appelle bon creux celui qui est fait de façon à pouvoir y couler plusieurs plâtres.

Brosses ; on donne le nom de brosse à des pinceaux faits avec du poil de sanglier : elles servent à huiler les creux, à imprimer les pièces, à nettoyer les moules lorsqu’ils sont remplis de poussière.

Caler ; lorsqu’un creux est posé horizontalement & qu’il porte à faux, il est à propos de le caler, pour qu’il ne se tourmente pas.

Cartonner ; c’est couvrir la surface d’un moule de papier ou de pâte faite avec des rognures de papier : tous les ouvrages de ce genre se nomment cartonnages.

Chapes ; c’est l’enveloppe extérieure d’un moule, dans laquelle on rassemble les pièces qui composent le creux.

Chassis ; c’est un assemblage de charpente qui forme la base du moule d’une statue équestre ou autre creux de cette nature : ce même chassis s’appelle aussi plate-forme.

Coquilles ; lorsque les moules sont en deux parties égales, on dit que le creux est fait en deux coquilles. Si l’on moule, par exemple, une pomme ou une boite en deux parties, il faut observer que le joint soit bien au milieu, sans cela il se trouveroit une partie qui ne seroit pas de dépouille.

Coulage ; lorsqu’on jette du plâtre dans un creux, on dit communément couler des figures : on coule aussi à la volée du plâtre ou de la cire, lorsqu’on les verse dans les creux à plusieurs reprises.

Couler à la volée ; c’est verser sur une figure une quantité de plâtre clair qu’on fait pénétrer partout en roulant le creux.