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AIM

Bouſſole de M. Coulomb. Cette bouſſole eſt deſtinée particulièrement aux obſervations de la déclinaiſon. La figure 383 repréſente extérieurement en perſpective toutes les parties de la bouſſole ; elle eſt formée d’une boîte de deux ou trois pieds de longueur, poſée ſur deux traverſes de cuivre B B, i i ; ſur ces traverſes s’élèvent les piliers A B, AB & i P, i P. Les deux premiers ſont liés par une traverſe N n qui porte au milieu d’un trou circulaire pour recevoir la tige creuſe C F. On voit cette traverſe avec l’ouverture pratiquée au milieu, & l’anneau dans la figure 384. Cet anneau dont le centre eſt le fil vertical qui ſoutient l’aiguille, ſert de cercle de rotation à une alidade horiſontale a l, l’alidade porte à ſon extrémité l une petite lunette microſcopique placée verticalement pour obſerver les mouvemens de l’extrémité de l’aiguille aimantée.

La figure 385 repréſente une ſection de cette même bouſſole ſuivant ſa longueur. L’aiguille a d eſt ſoutenue de champ par le moyen d’un coulant b, attaché par ſa partie ſupérieure au fil de ſoie vertical c b ; on voit en a un ſecond coulant qui ſert de contrepoids pour établir l’aiguille dans une poſition horiſontale ; à l’autre extrémité d, on ſoude un petit cadre de cuivre, ſur lequel on trace un trait fort délié, ſuivant la longueur de l’aiguille, il repréſente le méridien magnétique.

Au foyer de la lunette e g ; on a placé, en f un petit fil de ſoie, dirigé ſuivant le rayon de l’alidade c’eſt-à-dire, dont le centre de rotation dans les mouvemens de l’alidade auquel tient la lunette, eſt le même que celui de l’aiguille. En l eſt le limbe d’un cercle qui parcourt l’extrémité de l’alidade diviſée ſelon la méthode du nonius ; l’alidade exécute les petits mouvemens de rotation, au moyen d’une vis de rappel, comme on le pratique pour tous les inſtrumens deſtinés à donner les angles avec préciſion.

On place la boîte de cette bouſſole de maniére que la longueur réponde au méridien magnétique, & les variations de l’aiguille ſe meſurent au moyen de l’alidade, en faiſant correſpondre le fil de la lunette avec le trait tracé ſur le petit cadre de cuivre dont on a parlé. Pour déterminer la déclinaiſon abſolue avec cette bouſſole, il faudroit placer horiſontalement ſur l’alidade, & parallèlement à ſon rayon, une lunette ordinaire avec laquelle on obſerveroit un point à l’horiſon.

M. Coulomb a donné, dans les mémoires de l’académie des ſciences, année 1785, la deſcription d’une bouſſole à ſuſpenſion de fil de ſoie, deſtinée à déterminer les variations diurnes. Quoique conſtruite d’après les mêmes principes que celle dont on vient de voir la deſcription, & dont il a parlé dans une addition aux recherches ſur les aiguilles aimantées, imprimées dans le neuvième volume des ſavans étrangers, celle dont nous parlons actuellement, eſt plus ſimple dans ſa conſtruction, & plus commode dans ſes uſages.

La figure 386 repréſente en perſpective toutes les parties de cette bouſſole A B C D, un bloc de pierre taillé à angles droits, & qui ſert de ſemelle à la bouſſole : cette pierre a 24 pouces de longueur, 9 pouces de largeur, & 4 à 5 d’épaiſſeur. Le long côté B D ſe poſe à-peu-près dans la direction du méridien magnétique du lieu où ſe fait l’obſervation. À 10 pouces de diſtance du côté A B, l’on fixe en a e, parallèlement à ce côté A B, une lame de cuivre rouge de 18 lignes de largeur. Sur cette plaque s’élève perpendiculairement une fourchette d f, fixée ſur ſes talons d a, ſur la première plaque de cuivre, au moyen des vis. Dans la partie ſupérieure de cette fourchette en f, eſt la pince de ſuſpenſion que l’on voit en détail à la figure 387. Le bouton a ſert à tourner cette pince ; en b eſt la fente qui ſaiſit le fil de ſuſpenſion ; en c eſt l’anneau qui ſerre. La fig. 388 repréſente une ſeconde pince ſuſpendue au fil de ſoie par ſa partie ſupérieure a, & qui, par ſa partie inférieure b ſaiſit l’aiguille aimantée, qui, par ce moyen, ſe trouve ſuſpendue de champ. L’aiguille aimantée eſt repréſentée, dans la fig. 386, en h i ; elle a 6 pouces de longueur depuis h juſqu’en k, où eſt ſon point de ſuſpenſion ; & 12 pouces depuis ce point k juſqu’à ſon autre extrémité i. En h, eſt un coulant qui ſert de contrepoids pour établir l’aiguille dans une poſition horiſontale ; en i eſt une petite plaque d’argent ſoudée horiſontalement au-deſſus de l’aiguille, & ſur laquelle on trace un trait dans la direction h i, milieu de l’épaiſſeur de l’aiguille ; cette aiguille doit être de bon acier, bien dreſſée, trempée d’abord très-roide, & revenue à la conſiſtence de reſſort, aimantée enſuite par la méthode de la double touche. On peut lui donner différentes dimenſions, il ſuffit de proportionner la force du fil de ſuſpenſion à ſon poids. Celle repréſentée dans la figure, a 10 lignes de largeur à l’extrémité h, 3 lignes à l’extrémité i, & trois quarts de ligne d’épaiſſeur uniformément.

Pour obſerver la variation de cette aiguille, l’on ſe ſert du micromètre l m n p q de cuivre rouge ; il eſt compoſé d’une ſemelle l p, de deux montans l m, p n, d’un châſſis horiſontal n m ; d’un curſeur S, qui porte à ſon centre une lunette microſcopique à deux verres r t ; le foyer de cette lunette eſt placé à 12 pouces de diſtance du fil de ſuſpenſion f k. Le châſſis m n du micromètre a un de ſes longs côtés diviſé en 16 degrés, & chacun de ceux-ci en quatre parties, qui ſont par conſéquent égales chacune à 15 minutes. Chaque côté du curſeur correſpond à trois degrés & demi, & eſt diviſé en quinze parties, dont chacune par conſéquent égale quatorze minutes, ou diffère d’une minute de chaque diviſion du châſſis, ce qui forme un nonius qui meſure les minutes. Le point O ſe trouve au milieu du côté diviſé du châſſis.

La lunette microſcopique a deux fils de ſoie