Page:Faguet - Le Libéralisme.djvu/245

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Et de plus on a ce désagrément que l’on vit sous un régime qui n’admet que l’Etat et qui ne supporte pas qu’autre que l’Etat agisse, ni que quoi que ce soit se fasse d’autre manière que socialement.

Donc, en dernière analyse, forme supérieure et définitive de la monarchie, forme absolue de la monarchie absolue, le socialisme asservit l’individu jusque-là qu’il le supprime. La monarchie l’enchaînait, le socialisme l’annihile.

Qu’est l’industrie ? C’est chose sociale, comme on disait chose du roi. Qu’est le commerce ? C’est chose sociale, comme on disait chose du roi. Qu’est la religion, si elle n’est pas supprimée ? C’est institution sociale, comme on disait établissement du roi. Qu’est l’enseignement ? C’est chose nationale, comme on disait chose du roi. Qu’est l’agriculture ? Le sol appartient à tous comme il appartenait au roi, et il est cultivé en commun sous la direction de l’Etat. L’agriculture est chose d’Etat, comme on disait chose du roi.

Et donc, industriel, qu’êtes-vous ? Un fonctionnaire. Commerçant ? Un fonctionnaire. Prêtre ? Un fonctionnaire. Professeur ? Un fonctionnaire. Ouvrier ? Un fonctionnaire. Paysan ? Un fonctionnaire.

Jusqu’aux plus petits détails. On demandait récemment : « Si vous supprimez les congrégations et associations qui reçoivent de la main gauche de l’argent des riches et qui le donnent de la main