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LE MAHA-BHARATA.

» Ce temps épouvantable, qui peut arriver pour la mort des Bharatides, est mie pensée, noble femme, qui est toujours posée devant mes yeux. 1114.

« Souyodhana ne mérite pas de patience ! » Aussi n’en trouve-t-il pas ; mais j’en suis digne, moi ! et c’est pour cela que la patience est ma fidèle compagne. 1115.

» Telle est la conduite des hommes, qui se possèdent eux-mêmes. Voilà l’éternel devoir : la patience et la bonté ! J’en serai toujours le prompt exécuteur. » 1116.

« Adoration, repartit Draâupadî, à Dhâta et Vidhâta, qui produisent tes illusions. S’il te fallait suivre la conduite de ton père et de tes ayeux, ton sentiment serait tout différent. 1117.

» Le monde est la pensée des œuvres ; il varie à mesure qu’il marche : aussi, les œuvres régulières ont-elles pour objet d’aller à l’affranchissement du désir. 1118.

» Jamais l’homme ici-bas n’obtient le parfait bonheur, ni par la miséricorde, ni par la droiture, ni par la patience, ni par l’humanité et le devoir. 1119.

» Si un tel malheur a fondu sur toi, fils de Bharata, pourquoi en juger dignes ces frères eux-mêmes à la grande force. Ils n’y étaient jamais tombés, ni alors, ni maintenant. Il n’est rien de préférable au devoir, le comparât-on ici avec la vie. 1120-1121.

» C’est pour le devoir que tu as le royaume ; c’est pour le devoir que tu as la vie. Les brahmes, les instituteurs spirituels et les Immortels eux-mêmes le savent. 1122.

» Tu pourrais abandonner Bhîmaséna, Arjouna, les deux fils de Mâdri avec moi, c’est ma pensée ; mais tu n’abandonneras pas le devoir. 1128.

« Le devoir gardé garde le roi, conservateur du devoir, »