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LE MAHA-BHARATA.

Une grande pluie de fleurs tomba ensuite sur la face de la terre, et une multitude immense de nuages couvrit l’air de tous les côtés. 1531 — 1532.

Quand il eut traversé des lieux infranchissables de bois, voisinage de la grande montagne, Arjouna enfin brilla, occupant le dos de l’Himâlaya. 1533.

Il vit là des arbres en fleurs, que les oiseaux faisaient résonner de leurs gazouillements, avec de larges rivières aux profonds tourbillons, qui avaient l’éclat sans tache du lapis-lazuli. 1534.

Leurs échos redisaient les cris des canards et des cygnes, les chants de la grue radieuse, les ramages du kokila mâle, les plaintes des paons et des ardées. 1535.

Le héros Arjouna vit là des ondes limpides, fraîches et saintes, ombragées par des bois ravissants, et son âme fut charmée. 1536.

Le guerrier au grand cœur se complut dans ces délicieuses forêts, et sa terrible énergie s’y voua à une violente pénitence. 1537.

Il se revêtit d’un habit fait du graminée darbha, se para d’une peau d’antilope, prit le bâton à la main et fit sa nourriture de feuilles tombées et desséchées sur la terre.

Il passa le premier mois mangeant un fruit après chaque troisième nuit accomplie ; il mit, le deuxième mois, un intervalle double en ses abstinences. 1538-1539.

Le troisième, il ne mangea plus qu’après chaque quinzaine de jours expirée ; et, quand le quatrième mois fut arrivé, le plus vertueux des Bharatides, le fils de Pândou aux longs bras, n’eut plus que le vent pour sa nourriture. Tenant ses bras levés en l’air, sans appui » il se tint sur le bout de l’orteil d’un seul pied. 1540-1541.