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ADI-PARVA.

la caverne le Dieu terrible et multiforme, ses mains réunies aux tempes, et lui jeta ces mots : « Tiens maintenant l’Univers entier sous ton regard ! » 7297-7298.

Le Dieu, effrayant de splendeur, lui dit en riant ; « Les gens de ce caractère ne se laissent point oublier : en voici quatre, qui furent de cette manière avant toi ! Entre dans cette caverne, et ne reste point là ! 7299.

» Quand vous aurez été là prisonniers, vous descendrez tous, c’est indubitable ! dans une matrice de femme ; puis, quand vous aurez accompli sur la terre un exploit incomparable et donné une foule d’hommes à la mort, 7300.

» Vous reviendrez encore dans le monde fortuné d’Indra, conquis par le mérite de vos œuvres. Tout ce que j’ai dit s’accomplira ainsi, joint à d’autres choses différentes. »

« Nous irons du monde des Dieux au monde des hommes, dirent les anciens Indras, où nous attend une délivrance pénible à traverser. Que les Dieux Yama, Vâyou, Maghavat et les deux Açwins nous déposent au sein d’une mère ! » 7301-7302.

» À ces mots, le Dieu, qui tient la foudre, s’adressa en ces termes au plus grand des Dieux : « Je susciterai de ma semence, pour le bien de leur affaire, un homme, qui sera le cinquième de mes fils. » 7303.

(Ce furent Viçvabhoug et Bhoûtadhâman, Çivis, le portrait vivant de l’auguste Indra, Çântis le quatrième et Tédjasvî, qui est dit le cinquième). 7304.

» Le Dieu à l’arc terrible mit devant eux, comme il avait dit, l’amour, auquel aspirait leur penchant ; il fit de Lakshmî, l’amour des mondes, une femme, qu’il établit chez les hommes, pour qu’elle y devînt leur épouse.

» Le Dieu se rendit avec eux vers Nârâyana, l’éternel,