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ADI-PARVA.

« On doit estimer un père comme le plus grand des gourous, il nous faut donc accomplir sans balancer ce qu’a dit le monarque de la terre : c’est là notre plus saint devoir. 5746-5747-5748.

» Vous, qui êtes nos amis, honorez-nous d’un pradakshina ; et, nous saluant de vos bénédictions, retournez dans vos maisons, comme vous en êtes venus. 5749.

» Quand vos seigneuries nous auront accordé cette chose, vous aurez fait pour nous l’agréable et l’utile. »

Les citadins à ces mots décrivent autour d’eux un pradakshina, et, leur adressant pour adieux des bénédictions, s’en retournent à la ville. 5750-5751.

Une fois les habitants de la cité partis, Vidoura, versé dans tous les devoirs, tint ce langage à l’aîné des Pândouides afin de l’éclairer ; 5752.

Vidoura, l’homme de science, qui savait l’art de cacher un sens dans un non-sens apparent, lui adressa donc ce discours énigmatique ; et tint, savant au savant, lui, qui n’ignorait pas l’art d’embrouiller un sens à l’homme, qui n’ignorait pas l’art de le débrouiller, ces paroles, où le sens était enveloppé d’un voile : 5753.

« L’homme, auquel est connue la science de son ennemi, fondée sur les Traités de politique, agit de telle sorte en ce monde, grâce à cette connaissance, qu’il échappe à l’infortune. 5754.

» Un ennemi ne réussit pas à tuer l’homme, qui sait qu’une flèche sans fer peut trancher de sa pointe aiguë dans tout le circuit du corps, parce qu’il sait mettre en pratique l’art de s’en garantir. 5755.

» Le feu, qui dévore les broussailles, ne peut brûler dans l’incendie d’un grand bois sec, dit un adage, les rep-