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SABHA-PARVA.

Les yeux fixés sur le roi, qui tenait les siens fixés sur eux. Djarâsanda dit alors, tigre des rois, à l’Yadouide et aux deux Pândouides : 837.

« Asseyez-vous ! » C’est ainsi qu’il parla, Indra des rois, à ces princes cachés sous le costume emprunté des brahmes. Ils s’assirent donc tous les trois. 838.

Le monarque, fidèle à la vérité, tint alors ce langage aux héros, qui flamboyaient de beauté, comme trois feux allumés sur le grand autel. 839.

Il les blâma de se travestir, fils de Kourou, en prenant des parures, qui ne séaient point à leur état : « Des brahmes, qui sont initiés et qui sont liés par des vœux, leur dit-il, ne portent point ainsi, dans ce monde des hommes, des onguents et des bouquets à l’extérieur. C’est ce dont je suis tout à fait sûr. Qui êtes-vous donc, vous, qui êtes parés de fleurs et sur les bras de qui la corde des arcs a imprimé ses traces ? 840-841.

» Vous, qui professez le brahmanat et portez une vigueur de kshatryas ? Vous, qui êtes revêtus de robes si pures ? Vous, qui êtes ainsi parés d’onguents et de bouquets à l’extérieur ? 842.

» Dites la vérité ! Qui êtes-vous ? La vérité brille chez les rois. Vous, qui avez brisé la cîme du tchaîtya, haute comme la cime d’une montagne, dites ! que couvre ici ce déguisement ? 843.

» Vous n’êtes pas entrés par la porte et n’avez pas craint d’offenser ainsi le roi : parlez ! et mettez surtout dans vos paroles la force du brahmane ! 844.

» Que signifie cette action de vous, que je vois maintenant et dont rien ne dénote l’intention ? Pourquoi, quand vous êtes venus près de moi, ne m’avez-vous pas