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SABHA-PARVA.

bruit éclatant, et Draâupadi avec ses femmes acheva de troubler mon âme par ses rires moqueurs. 1813-1814.

» À l’ordre du roi, ses domestiques m’ont apporté d’autres vêtements à la place des habits mouillés dans ma chûte : cet accident est la cause de ma plus vive douleur !

» Tu apprendras, sire, de ma bouche une autre mystification. Je voulus sortir par un lieu sans porte, quoiqu’il offrit aux yeux les apparences d’une porte ouverte, et je suis allé encore me frapper du front contre la pierre : je me suis blessé ! 1815-1816.

» Dans ce moment les deux jumeaux, qui m’avaient vu de loin me heurter si rudement, sont venus m’embrasser, paraissant de concert compâtir à ma peine. 1817.

» Alors Sahadéva me dit à plusieurs fois avec l’air d’un profond étonnement : « Voici la porte ! Sire, viens par ici ! » 1818.

» Bhimaséna de rire en éclatant : « Fils de Dhritarâshtra, me dit-il, rappelle-toi, sire, que la porte est ici ! »

» Je n’ai jamais ailleurs entendu les noms des pierreries, qui furent étalées sous mes yeux dans ce palais ; et mon âme en est consumée d’envie. 1819-1820.

» Écoute, rejeton de Bharata, les immenses richesses, que j’ai vues aux fils de Pândou et qui leur furent apportées d’ici et de là par les rois de la terre. 1821.

» Et le spectacle de telles richesses entre les mains de mon ennemi n’eût pas jeté mon âme dans la folie ! Que les denrées ou les climats te les fassent connaître, fils de Bharata. » 1822.

» Le roi de Kâmbodje lui a donné beaucoup de pelleteries et de couvertures les plus riches, en tissus de laine, en poil de rankou, ornées d’ivoire et d’or, 1823.