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SABHA-PARVA.

À ces mots, l’intelligent Dhritarâshtra, attaché à la poursuite du bien, se sépara de ses enfants et tint ce langage, que précédait une caresse, à Krishnâ la Pântchâlaine, quand il en eut adouci la douleur, lui, de qui l’âme exhalait son parfum au frottement de la science : 2405.

« Choisis une grâce, Pântchâlî, que tu veuilles obtenir de moi ; car, étant la première dans le devoir, tu es à mes yeux la plus distinguée des femmes. » 2406.

« Si tu m’accordes une faveur, éminent Bharatide, lui répondit-elle, voici la grâce, que je choisis : c’est que le bel Youddhishthira, qui marche sur les pas de toutes les vertus, cesse d’être un esclave. 2407.

» Que ses jeunes compagnons, ignorant combien est grande son intelligence, ne disent pas de mon fils Prativindhya : « C’est le fils d’un esclave ! » 2408.

» Son père fut jadis ce que nul autre homme ne fut nulle part sur la terre ; mais ce titre de fils d’un esclave ne convient pas à l’enfant, qui reçut les caresses des rois. »

« Qu’il en soit ainsi que tu dis, noble dame, reprit Dhritarâshtra. Il faut que je t’accorde une seconde faveur ; choisis, illustre femme ! car déjà mon cœur te l’a donnée. Tu mérites plus qu’une seule grâce. » 2409-2410.

« Je choisis donc pour grâce que Bhîmaséna, Arjouna et les deux jumeaux, sire, lui répondit-elle, soient libres et ne soient plus esclaves avec leurs archers et leurs chars ! » 2411.

« Qu’il en soit ainsi que tu le désires, femme vertueuse, ma joie ! repartit Dhritarâshtra. Demande-moi une troisième grâce ; tu n’es point assez honorée par ces deux. En effet, toi, qui suis le sentier du devoir, tu es la plus vertueuse de toutes mes brus ! » 2412.