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« Montagnards de Fraser. » C’était un de ceux qui avaient eu pour triste mission d’aller incendier St. Joachim. Là, il s’était querellé avec le cruel Montgomery et comme tout le monde savait qu’il s’était montré humain, il réussit à captiver le cœur de ma grand’tante, et ils s’étaient mariés après la signature de la paix.

L’ordre était alors arrivé de licencier le régiment, et, comme le ménage n’était pas riche, chacun avait réuni ses modestes ressources pour faire fructifier un petit commerce qui allait tant bien que mal. Ils vivaient sans faste, sans bruit, craints et respectés par tout le quartier ; car si le capitaine Fraser était honnête homme, il exigeait la même qualité de tous ceux qui l’approchaient, et, pour être plus certain de son coup, il ne faisait jamais crédit.

Or, un jour, l’oncle Augustin était debout à la porte de son échoppe, la main passée chaudement dans la large ceinture en laine fléchée qui lui serrait la taille, selon la mode du temps. Il