— Cette Armelle cachait son jeu ! elle monopolisait le peintre célèbre… Vous avez vu comme elle a refusé de nous conduire au Parc ? elle savait qu’il y était…
— C’était sans doute par convenances…
— Par convenances !… nous aurions été quatre pour les sauvegarder ! La vérité est qu’Armelle ne tient nullement à partager Gontran Solvit…
— Elle ne veut pas se marier… riposta Roberte.
— Oh ! je ne crois pas du tout à cette résolution là ! Cet artiste peut fort bien la faire changer d’avis.
— Je ne suis pas très sûre, objecta Louise, que la famille de Saint-Armel consente à un mariage semblable pour leur nièce…
— Et pourquoi cela ? répartit Cécile piquée, une célébrité est digne de toutes les familles…
— Oui, mais cette célébrité-là n’a pas de particule…
Cécile se tut. C’était un argument à faire valoir au tort des de Saint-Armel près de Solvit.
— Tant mieux ! s’écria-t-elle soudain.
— Comment, vous y tenez toujours ? s’exclama Louise.
— Pas du tout ! se rétracta la jeune fille un peu rose… Je disais cela pour lui-même. La famille de Saint-Armel est un éteignoir, et pour un artiste ce serait une malchance d’y entrer.
— Je ne trouve pas le marquis si éteignoir que cela ! déclara Louise… Il est fin, et protège les arts au contraire…
— Quant à Armelle, elle réfléchit et quand elle ne sera plus sous les verrous des préjugés, elle aura notre allure, réserve en plus, ajouta Roberte.