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mas, d’antiques perruques à marteaux, des armures. Elle allait de découverte en découverte et ne tarissait pas de questions sur ses ancêtres dont elle contemplait les portraits avec intérêt.

Elle avait vingt ans depuis quelques jours, et en paraissait seize en son corps mince, en son visage aux grands yeux candides.

Sa joie, quand venait le printemps, était d’aller au parc en dehors de la ville. Là aussi, elle découvrait des merveilles parmi les fleurs, les plantes et les arbres que la famille de Saint-Armel avait toujours cultivés avec amour.

Tout le terrain des jardins avoisinants leur appartenait naguère, mais petit à petit, ils en avaient morcelé une partie pour en faire don à l’un ou à l’autre. C’est pourquoi l’on entrevoyait parfois, dans quelque enclos, couvert de légumes, un beau cèdre qui étonnait, ou un magnifique chêne qui semblait poussé là par erreur.

Armelle passait ses journées d’été dans cette enceinte, miraculeuse par ses plantations.

Sa tante l’y accompagnait, ainsi que le lévrier. Ces demoiselles arrivaient en voiture, une ancienne calèche, traînée par des chevaux fringants dont Arsène, le vieux cocher, était orgueilleux.

De son siège, il toisait les automobiles. avec un sourire dédaigneux, et quand il en apercevait une en panne, sa joie sarcastique ne connaissait plus de bornes il offrait ses chevaux pour traîner ceux du moteur.

Armelle aimait beaucoup cette promenade. Mais elle n’était pas longue, aussi demandait-elle parfois à sa tante de la prolonger en faisant le tour par les remparts.

Mlle  de Saint-Armel aînée s’inquié-