Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/65

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ces jeunes filles… je me souviens d’elles en mon temps de catéchisme et je les aperçois parfois. Je les trouve si jolies, si élégantes.

— Surtout, ne sois pas trop familière, ma chérie, garde tes distances… n’oublie pas que tu fais une grâce à ces petites demoiselles, en les conviant chez toi.

— Mais, Je ferais montre d’un caractère fort désagréable ! Si je les invite, c’est pour les amuser.

— Non, ce sont elles qui doivent t’amuser.

— Mais, si elles n’osent pas… si elles ont peur de vous ? Mon devoir est de les mettre à l’aise, d’être gentille… Je veux qu’elles emportent de moi un souvenir agréable.

— Il faudra te contenir, t’affirmer très polie, mais avec de la retenue. Armelle eut une moue et elle finit par dire :

— Puisque ce ne sont pas des messieurs, Je pourrais être aimable. Je réserverai mes dédains, ma hauteur pour ceux qui font tant de mal aux femmes.

Puis, Armelle changea de sujet pour demander :

— Ma robe me va-t-elle bien et mes amies la trouveront-elles jolie ?

— Elles ne seront pas des amies pour toi, et quant à ta robe. Je voudrais voir qu’elles fussent difficiles. Ta toilette est charmante.

— Il me semble qu’elle n’est plus très à la mode… Ce grand volant se porte encore ?

— Il ne manquerait plus que cela ! Une fille bien née n’a pas besoin de suivre la mode ! Et ce qui convient à une femme de nos milieux est la simplicité par la propre grandeur de notre rang.

Armelle en était convaincue. Nourrie,