Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/67

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Son cœur battait à gros coups sourds et elle ne savait comment elle restait debout avec tant d’émotion.

Robert poursuivit :

— J’attendais cette heure avec tant d’impatience, que j’appréhendais qu’elle ne vînt pas…

Il vit que la main de la jeune fille tremblait.

Elle ne levait pas les yeux. Il continua, la voix enrouée soudain, par l’excès de son trouble :

— Je voudrais un mot de vous, mademoiselle, un seul qui me soit un encouragement… Vous devinez combien je vous aime…

Elle écoutait. Ses gestes s’arrêtèrent.

Elle ne répondit pas, mais son regard ne se déroba plus. Il essaya d’y lire ce qu’il souhaitait, mais il ne put démêler le mystère des yeux dirigés vers lui. Ils ne contenaient ni acquiescement, ni refus, mais plutôt une détresse qu’il perçut aussi dans la bouche serrée.

Moins sûr de soi et craignant un arrêt cruel, il plaida sa cause.

— Je ne pense qu’à vous depuis que je vous ai rencontrée… Je vous aime de toute ma force et je ne veux pas vous croire insensible à tant d’amour.

Malgré la fermeté qu’une femme veut déployer, les paroles de tendresse ont sur elle, un pouvoir magique.

Christiane n’entendit pas celles-la sans que son visage changeât. Ses traits s’adoucirent, ses paupières ne