Page:Froissart - Les Chroniques de Sire Jean Froissart, revues par Buchon, Tome III, 1835.djvu/393

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
387
DE LA PREMIÈRE ÉDITION.

sart. Outre que l’écriture en est plus belle et plus ancienne, il a conservé de vieux mots qui sont changés dans les autres.

Colbert, no 86 ; du Roi, 8329. Manuscrit in-folio sur vélin, à deux colonnes, relié en veau très vieux, écriture antérieure au milieu du quinzième siècle, contenant 227 feuillets non cotés.

On y trouve plusieurs miniatures très mal dessinées et aussi mal peintes. Les titres des chapitres sont en rouge et les lettres capitales de différentes couleurs, mais sans dorure.

On doit porter de ce manuscrit le même jugement que de celui no 8333 auquel il est si conforme qu’ils ont été évidemment copiés ou l’un sur l’autre, ou sur le même original.

Le commencement de celui-ci manque jusqu’à ces mots : si roidement en leurs escus, qui répondent à peu près au milieu du chapitre premier du numéro déjà cité. La conformité parfaite qu’on a remarquée entre les deux textes donnant lieu de croire qu’ils commençaient au même chapitre, il en résulte qu’il n’y a qu’un feuillet de perdu. Le dernier chapitre manque aussi dans ce manuscrit comme dans le no 8333.

Colbert, no 231 ; du Roi, 8329. Manuscrit de Colbert in-folio, maroquin rouge, écriture de la fin du quatorzième siècle, ou du commencement du quinzième, au plus tard, sur vélin à deux colonnes, contenant 323 feuillets non cotés.

Ce manuscrit n’est orné d’aucune miniature ; mais une place restée vide au commencement de la première page annonce qu’on avait eu dessein d’y en mettre une. Il est divisé en chapitres comme les autres manuscrits, avec cette différence que les chapitres ne sont précédés d’aucun titre et sont seulement désignés par un alinéa et une lettre capitale en or et avec un cadre colorié : on ne trouve dans tout le manuscrit que ce titre général :

« Cy commencent les Croniques de la guerre et l’occasion d’icelle, qui fu longuement entre le roy de France Phelippe et le roi Edouart d’Engleterre et moult de leurs successeurs. »

Ce manuscrit contient la plus grande partie du premier volume de Froissart, et finit, comme les manuscrits 8318 et 8319, à ces mots : car les ennemis approchent, et espérons encore anuit.

Il est fâcheux que ce manuscrit, l’un des plus anciens et des plus corrects, soit imparfait. Il y manque environ vingt feuillets depuis ces mots :

« Lors répondit le duc de Bourbon et dist : « Chandos, Chandos, dites à vos maistres qu’ils guerroient ; »

jusqu’à ceux-ci :

« Leur tour sur ces nefs Englesces que pou amiroient ne prisoient, etc. »

Colbert, no 85 ; du Roi, 8329. Manuscrit de Colbert in-folio, maroquin rouge, écriture du quinzième siècle, à deux colonnes, sur papier, composé de 369 feuillets cotés en rouge.

Il contient le premier volume entier de Froissart, à l’exception du Prologue et d’une partie du premier chapitre qui manquent, jusqu’à ces mots : Saint Lambert du Liége ; et dis ainsi, etc.

Ce manuscrit, dont l’écriture est assez soignée, ne diffère en rien du no 8317. Il offre constamment les mêmes leçons, les mêmes longueurs et la même division des chapitres, de sorte que l’un paraît être une copie de l’autre.

No 8330. Manuscrit de la Bibliothèque du Roi, in-folio sur vélin relié en bois, couvert de velours très usé, autrefois vert ou bleu ; écriture cursive peu soignée qui paraît être de la fin du quinzième siècle. Il contient 278 folios cotés d’une main moderne et n’est point écrit à deux colonnes comme la plupart des manuscrits du même historien.

Toutes les lettres initiales sont grossièrement coloriées, et les titres des chapitres en rouge, à l’exception des huit ou dix premiers qui sont en lettres noires soulignées de rouge.

On lit sur le parchemin collé en dedans de la couverture ces mots, d’une écriture très moderne : Troisième livre de la Cronique de France et d’Angleterre. Suit un feuillet de parchemin, au verso duquel est une miniature du plus mauvais goût, divisée en quatre tableaux, et entourée d’une vignette, au bas de laquelle on voit un écu de France à une bande de gueule, qui est de Bourbon. Le même écu se retrouve au bas d’une autre vignette qui encadre la première page du manuscrit.

Il a pour titre :

« Cy s’ensuit le 3e livre des Croniques de France, d’Engleterre et des pais voisins, qui se recommence à une grande pestillence qui se bouta en l’Église, de quoy toute Xreptienié fut pour ce temps en grant branle, dont moult de maulx en nasquirent et descendirent, comme ouir pourrez. Et dist ainsi. »

C’est par erreur que ce manuscrit est intitulé troisième livre : il contient le livre second, à commencer au départ du pape Grégoire XI, d’Avignon, pour aller à Rome. Comme le manuscrit paraît parfaitement entier, il est vraisemblable qu’il était précédé d’un premier volume que nous ne retrouvons plus et qui s’étendait jusqu’à cette époque. Rien n’est plus arbitraire dans les manuscrits que la division des livres et des chapitres. Il serait à désirer que les copistes n’eussent jamais pris d’autre licence.

Ce manuscrit, l’un des moins beaux qui soient