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DE LA PREMIÈRE ÉDITION.
trième commence aux mots qui les suivent. Le cinquième commence à ceux-ci : Quand le pape Urbain, etc. page 293. Le sixième, à la tête duquel on voit une miniature grossière qui représente la reine Philippe d’Angleterre au lit de la mort et le roi son mari debout auprès d’elle, commence au chapitre 272, page 375 de l’imprimé, et finit à la page 456, à ces mots : De lez madame sa femme.

Je n’ai vu dans aucun manuscrit cette division de livres, et encore moins ce qui est supposé partout dans celui-ci, qu’il y en avait six autres précédens dans lesquels était divisé un premier volume ; car on y lit à la fin du premier livre :

« Cy fine le 1er  livre de ce 2e vol. des Cronicques d’Engleterre et par conséquent le 7e des quatre volumes parciaux ; »

et ainsi à proportion à la fin des autres. On voit au reste par ces derniers mots que ce manuscrit faisait partie de quatre volumes des mêmes chroniques. On lit à la fin du manuscrit :

« Cy fine le 2e vol. d’Engleterre, etc., »

sur quoi je remarque que le nom de Froissart ne s’y trouve nulle part.

P. S. J’ai reconnu, après avoir fait cette notice, que ce manuscrit est le même que Denys Sauvage avait eu en communication de M. de La Chaux, qu’il donne comme étant un abrégé de la Chronique de Froissart, et dont il fait un grand détail à la tête de son édition de cet historien et dans ses annotations sur le premier livre. Il n’y a aucun des caractères par lesquels il désigne ce manuscrit que je n’aie retrouvé dans celui-ci, à l’exception de ce qu’il dit de la première feuille qui paraît avoir été perdue.

Je ne sais si ces chroniques d’Angleterre ne feraient pas partie de celles manuscrites dont Godefroy cite le chapitre 19 du troisième livre du quatrième volume, dans ses annotations sur l’histoire de Charles VI, page 593, et dont il dit que l’auteur est Jehan de Waurin, chevalier du pays d’Artois, qui vivait du temps des ducs de Bourgogne Jean, Philippe-le-Bon et Charles-le-Téméraire : ou si ce sont les chroniques manuscrites dont il parle dans le même ouvrage, page 665 et 666, comme ayant été composées par Jehan, seigneur de Forestel qui fut présent à la bataille d’Azincourt et d’après lequel il rapporte le récit de cette bataille qui se donna en 1415. Je n’ai pu comparer aucun des passages qu’il en cite, parce qu’ils ne sont point dans cette partie de la chronique que renferme le volume que j’examine.

Colbert, no 169 ; du Roi, 8343 (abrégé). Manuscrit de Colbert in-folio relié en veau, écriture du quinzième siècle finissant, très bien formée, à deux colonnes, sur vélin, contenant 164 folios non chiffrés. Les titres des chapitres sont en lettres rouges, et les capitales en or sur un fond de couleur. Le manuscrit commence ainsi :

« Comment le Prologue sire Jehan Froissart commence sur ces présentes croniques d’Angleterre, etc. »

Il est divisé en trois parties : la première finit à la mort de Philippe de Valois. Cette partie est séparée de la seconde par une généalogie des rois de France depuis Pharamond jusqu’à Charles VI inclusivement, et par une table des chapitres tant de la première partie que des deux suivantes. La seconde contient le règne entier du roi Jean. Après ces mots :

« Cy fine les Croniques du roy Jehan, fils du roy Philippe de Valoys, »

on trouve vingt-deux espèces de versets prophétiques sur la désolation de la France par les Anglais. Ensuite commence la troisième partie qui renferme le règne de Charles V, et finit au couronnement de Charles VI. Elle est terminée par un abrégé des différens traités d’alliance faits entre Charles V et les Écossais, et les Castillans et les principaux seigneurs d’Aquitaine soulevés contre le prince de Galles, à l’occasion d’un fouage qu’il avait voulu imposer sur leurs terres.

Ce manuscrit est un très court abrégé d’une partie de l’histoire de Froissart, où l’on a quelquefois omis dix ou douze chapitres de suite et considérablement élagué la plupart des autres. On a d’ailleurs substitué assez souvent à son récit celui des chroniqueurs contemporains et surtout des chroniqueurs de Saint-Denis ; de sorte que dans beaucoup d’endroits on chercherait en vain à reconnaître Froissart ; et particulièrement depuis le commencement du règne du roi Jean jusqu’à la fin de l’ouvrage.

No 2444 ; du Roi, 9657 (abrégé). Bibliothèque Colbert, in-4o relié en bois et en veau, écriture de la fin du quinzième siècle, sur papier, non coté.

On lit sur la première feuille en blanc :

« Cest présent livre appartient â messire Antoyne Boyer, chevalier, baron de Saint-Curgin. »

Au folio suivant est une préface de l’abréviateur, où, après avoir dit qu’il suit Froissart chapitre à chapitre, il ajoute :

« Et pour ce que icelui M. Jehan Froissait n’a point fait de table à son 1er  livre et par la table des livres l’en peut savoir legièrement la matière de quoi l’en veut lire, je me suis avisé de diviser icelui 1er  livre en 167 chapitres.