Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/354

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Manchot traînait encore son sinistre haquet sur la terre gelée avant de crocheter la porte du bout. Les événements, qui vous ont semblé peut-être lents sous notre plume, avaient marché vite, au contraire ; neuf heures n’étaient pas sonnées.

Dans le boudoir, le docteur Abel se penchait au-dessus du prétendu jeune homme assassiné dont il venait de reconnaître le sexe.

On avait retourné Clotilde, qui était maintenant étendue sur le tapis, la face en l’air.

Le docteur avait défendu, tant il la trouvait mal, qu’on la soulevât pour la porter sur un lit.

Auprès d’elle, Lirette et le prince Georges étaient agenouillés.

Le commissaire verbalisait dans la chambre de Mme la duchesse, dont la porte restait ouverte. Par l’autre porte, celle qui donnait sur le corridor, Albert entra, soutenu d’un côté par sa mère, de l’autre par Tardenois.

C’était le bruit de l’invasion qui l’avait éveillé. Il s’était levé tout seul et avait détaché lui-même les liens d’Angèle, revenue à la vie.

De ce qui s’était passé, il savait seulement ce qu’avaient pu lui apprendre les paroles entrecoupées de