Page:Garine - Contes coréens, adaptés par Persky, 1925.pdf/107

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
105
LE LANGAGE DES OISEAUX

On alla regarder. En effet, le pigeon avait les pattes empêtrées dans une toile d’araignée.

— Tu as certainement pu le voir d’ici », dit le juge.

Le soir tombant, tous les oiseaux s’envolèrent, le juge, alors, donna l’ordre de mettre Li en prison jusqu’au matin.

Par la fenêtre de sa cellule, un oiselet tomba d’un nid d’hirondelle sur les genoux du prisonnier ; il nourrit la petite bête avec sa salive, et comme il ne pouvait la déposer dans son nid, il la plaça sur son sein.

Le lendemain, le juge fit comparaître le prévenu et lui demanda :

— Que raconte l’hirondelle qui tournoie au-dessus de ta tête ?

— Elle demande qu’on lui rende cet oisillon qui est tombé dans ma cellule. »

Li et le juge montèrent vers le nid de l’hirondelle et dès que l’oiselet eût été déposé près de ses frères, la mère arriva et elle remercia par un long gazouillis.

Le juge bien étonné, dit :

« Vraiment, un homme comme toi ne peut rien faire de mal. »

Et Li fut remis en liberté.