Page:Gaston Phoebus - La Chasse, J-Lavallee, 1854.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Chapitre cinquantième.
Ci devise comment le bon veneur doit chassier et prendre le lièvre à force.


Et quant le veneur voudra chassier le lièvre, il le doit querir et fere trouver et chassier et rechassier et requerir et prendre à forse en ceste manière : et le puet chassier toute l’année, en quelque temps que ce soit, quar touzjours sa sayson dure ; pour ce est ce très bonne chasse, comme j’ay dit devant, que du lièvre. En esté le puet il chassier au matin jusques à prime ; et puis boyre et desjeuner ses chiens et demourer ou dedenz hostel ou en l’ombre et se reposer luy et ses chienz, jusques tant que la chalour du jour soit abaissiée et heure de nonne : et d’ilec en avant les lièvres se relèveront ; si les pourra chassier tout le jour jusques à la nuyt ; et ce est d’avril jusques en la fin de septembre qu’ilz se relievent de haute heure, pour les courtes nuytz, une fois plus tost et une autre plus tard ; et aussi selon le temps qu’il fera ; quar s’il fait grant chaut ilz se releveront de plus basse heure et plus tart, et s’il plovoit, ilz se releveront de plus haute heure, quar dès que le mi-jour[1] sera passé on les trouera relevés.

Et la doit querir au matin en celuy temps viron[2] les blés qui

  1. Midi.
  2. Viron, du mot γυρος, tour. On dit maintenant environ. Mais aujourd’hui ce mot est adverbe et on l’emploie dans le sens d’à peu près. Au temps de Gaston Phœbus, viron était préposition et signifiait autour de… Viron les blés, c’est-à-dire, autour des blés.