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MUSIQUE JAPONAISE

LES BONZES

C’est impossible.

LA GHÈSHA

J’ai eu assez de patience !… C’est fini, maintenant. Sachez que je hais les prêtres, qui sont des imposteurs et des lâches… Mon amant est ici, avec une femme. Vous les cachez tous les deux ! Rien ne m’empêchera d’arriver à ce que je veux… J’entrerai !… J’entrerai !… malgré vous.

(Ils veulent lui barrer la route. Elle lutte avec eux, les terrasse et les renverse, puis entre en courant dans le temple).

LES BONZES, se relevant péniblement.

Aïe ! Aïe ! Mais elle est terrible… Elle avait l’air si gracieux !… Qui aurait cru cela ?… C’est comme un guerrier… Elle est entrée ?… Nous serons grondés… Vite, allons la chercher… Ah ! Voyez ! voyez ! Elle se bat avec tous les bonzes… elle les renverse… On dirait un démon en fureur… Ah ! la jeune fille s’enfuit de ce côté…


Scène 3

LES MÊMES, ORIHIMÉ, puis LA GHÈSHA

(Les bonzes cachent la jeune fille. La Ghèsha la poursuit, armée d’un maillet, les cheveux hérissés, l’air d’une furie. Elle frappe de tous côtés, atteint sa rivale).

LES BONZES, épouvantés.

Elle va la tuer !… Rien ne lui résiste… Appelons le soldat, qui garde le temple.

(Entre le soldat gardien du temple. Il se bat longuement avec la Ghèsha : mais Nagoya survient, tue le soldat, et reçoit dans ses bras la Ghèsha à bout de forces. Elle ne le reconnaît pas d’abord et veut continuer la lutte.)