Page:Gavarni - Grandville - Le Diable à Paris, tome 3.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CE QUI DISPARAIT DE PARIS
par h. de balzac
1845

Encore quelques jours, et les Piliers des Halles auront disparu, le vieux Paris n’existera plus que dans les ouvrages des romanciers assez courageux pour décrire fidèlement les derniers vestiges de l’architecture de nos pères ; car, de ces choses, l’historien grave tient peu de compte.

Quand les Français allèrent en Italie soutenir les droits de la couronne de France sur le duché de Milan et sur le royaume de Naples, ils revinrent émerveillés des précautions que le génie italien avait trouvées contre l’excessive chaleur ; et, de l’admiration pour les galeries, ils passèrent à l’imitation. Le climat pluvieux de ce Paris, si célèbre par ses boues, suggéra les piliers, qui furent une merveille du vieux temps. On eut ainsi, plus tard, la place Royale.

Chose étrange ! ce fut par les mêmes motifs que, sous Napoléon, se construisirent les rues de Rivoli, de Castiglione, et la fameuse rue des Colonnes.

La guerre d’Egypte nous a valu les ornements égyptiens de la place du Caire. — On ne sait pas plus ce que coûte une guerre que ce qu’elle rapporte.

Si nos magnifiques souverains, les électeurs, au lieu de se représenter eux-mêmes en meublant de médiocrités la plupart de nos conseils en