Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/255

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
191
SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

donc pas mettre en question, vous dira le Verbe, lequel vaut mieux de persister dans sa folie ou de revenir à la sagesse. Loin de là ! Zélateurs de la sagesse, et invinciblement attachés à la vérité, une fois connue, marchons de toutes nos forces à la suite de Dieu, bien persuadés que l’universalité des êtres lui appartient, comme ils lui appartiennent en effet. De plus, comme la plus noble de toutes les propriétés divines, c’est l’homme sans contredit, jetons-nous dans ses bras, aimons le Seigneur et n’oublions pas que telle doit être l’occupation de notre vie tout entière.

S’il est vrai qu’entre les amis tout soit commun, et que l’homme soit l’ami de Dieu, glorieux privilége que lui a conquis la médiation du Verbe, ce qui appartient à Dieu est devenu la propriété de l’homme, puisque dans la merveilleuse amitié de Dieu et de l’homme tout est devenu commun. Maintenant à qui donner le nom d’opulent, de sage, d’illustre ? Au Chrétien seul, qui sert pieusement son maître. Lui seul est l’image de Dieu ; lui seul a été formé à sa ressemblance, puisque l’intervention du Christ l’a élevé à la justice, à la sagesse, à la sainteté, et par conséquent, à la ressemblance avec Dieu. Bienfait insigne que le prophète exprimait par ces paroles : « Je le déclare, vous êtes tous des dieux et les fils du Très-Haut ! » L’adoption, en effet, est pour les Chrétiens, mais pour les Chrétiens seuls. Dieu, qui est le père de ceux qui l’écoutent, repousse les rebelles qui l’outragent. Voulez-vous donc savoir comment se gouvernent les disciples du Christ ? « Leurs discours ressemblent à leurs pensées, leurs actions à leur discours, et leur vie à leurs actions. » Les jours de ceux qui connaissent Jésus-Christ s’écoulent dans une succession de biens non interrompue.

Mais nous en avons dit assez, j’imagine. Peut-être même qu’épanchant les inspirations que Dieu nous suggérait, nous nous sommes laissé trop emporter à notre amour pour les hommes et au désir de les exhorter au salut, qui est le premier de tous les biens. Peut-on achever sans regret les discours où se révèlent les mystères de la vie qui n’aura jamais de fin ? Il ne