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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

-gnent en dehors de la vérité) et enfin à diriger ses jugements. » S’agit-il ici des jugements des tribunaux ? Non ; mais de cette conscience qui réside au fond de nous-même, et que le texte sacré nous avertit de garder saine et libre, dégagée de toute erreur, « pour inspirer la sagesse aux simples, la science et l’habileté aux enfants. Le sage, en écoutant deviendra plus sage, et l’homme prudent apprendra l’art de gouverner. Il pénètrera les paraboles et leurs secrets, les discours des sages et leurs mystères. » Car ceux que Dieu inspire, ne profèrent pas de discours menteurs, ni ceux qui parlent d’après eux. Ils n’enlacent pas la jeunesse dans des filets, à la manière des sophistes, tourbe insouciante de la vérité. Ceux qui possèdent l’Esprit-Saint pénètrent les profondeurs de Dieu, c’est-à-dire s’emparent du sens obscur des prophètes. Mais il est défendu de prostituer aux chiens ce qui est sacré, tant qu’ils demeureront farouches. Convient-il, en effet, de livrer la pure et divine source d’eau vive aux lèvres des hommes envieux, inquiet ? » incrédules, et qui aboyent impudemment contre la vérité ? « Que tes sources ne jaillissent donc point au dehors ; qu’elles coulent au sein de ton domaine. Car, il en est peu, dit le célèbre Héraclite, qui, en tombant sur ces matières, les comprennent. Quand ils les ont apprises, ils ne les connaissent même pas, quoiqu’ils s’imaginent les connaître. » Et Abacuc ne vous semble-t-il pas avoir blâmé les incrédules par ces paroles : « Le juste vivra de la foi ! » Et cet autre prophète : « Si vous ne croyez, vous ne comprendrez pas. » En effet, le moyen qu’elle s’élève à la contemplation naturelle de ces dogmes, l’âme au dedans de laquelle l’incrédulité lutte à tout moment contre les mystères qu’il faut apprendre ? Or, la foi que les Grecs calomnient, en la réputant vaine et barbare, est un préjugé volontaire, un pieux assentiment, « la substance des choses que nous devons espérer, et l’évidence de celles que nous ne voyons pas », suivant le langage du divin apôtre. C’est par elle que les anciens ont été honorés du témoignage que Dieu leur a rendu : « Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu. » D’autres ont défini la foi, un assentiment qui