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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

De plus, l’âme, substance dite incorporelle, ne pourrait, à cause de la subtilité de son essence et de l’immatérialité de ses principes, se trouver en aucune sorte affectée par l’eau, élément grossier et palpable. Mais, si quelques parties de l’âme ont pu s’épaissir sous l’action du péché, elle se dépouille de cette rouille étrangère, en même temps que de l’esprit charnel dont les désirs combattent les siens.

Le chef de ceux qui professent la communauté en toutes choses[1], Valentin, a dit textuellement, dans son homélie de l’Amitié : « La plupart des maximes renfermées dans les livres publics, se trouvent dans les Écritures de l’Église de Dieu. Car le cri de la conscience est universel[2]. La loi qui est écrite dans le cœur de chaque homme est le Verbe[3] du Bien-Aimé, qui est chéri de ce Bien-Aimé, et qui lui rend sa tendresse. » Soit donc que Valentin appelle livres publics, les textes sacrés des Juifs, ou les traditions des philosophes, toujours est-il qu’il admet le genre humain indistinctement à la participation de la vérité. Isidore, aussi, disciple et fils de Basilide, s’exprime comme il suit dans le premier livre de son Exégèse sur le prophète Parchor : « S’il en faut croire les Athéniens, le génie qui accompagnait constamment Socrate lui révéla plusieurs choses importantes. Aristote veut que chaque homme ait un génie particulier qui ne le quitte jamais pendant toute la durée de son séjour dans le corps mortel. Il a dérobé cette doctrine aux prophètes pour introduire ensuite le larcin dans ses écrits, mais en cachant la source où il avait puisé. » Dans le second livre du même ouvrage,

  1. Suivant le docteur Lowth, l’universalité de la révélation. Nous avons préféré le premier sens, comme plus large et n’excluant pas le second. D’ailleurs, la doctrine que les lumières de la révélation, à des degrés divers, ne manquent à personne, a toujours été celle de l’Église ; comme on l’a vu dans la note précédente. Pourquoi saint Clément l’attribuerait-il à un chef de sectaires ?
  2. Nous ayons lu koina, commune, au lieu de kena, vains, frivoles.
  3. Nous avons lu avec Grabius Logos, au lieu Laos, qui paraît ne donner aucun sens raisonnable.