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et dans une grande variété de pierres précieuses, parmi lesquelles le diamant tenait le premier rang pour le prix, et l’émeraude pour la beauté[1]. On y voyait aussi des peaux de Perse et de Babylone, des cotons, des soies écrues et apprêtées, de l’ivoire, de l’ébène et des eunuques[2]. Remarquons ici que l’usage et le prix de ces esclaves efféminés suivirent les mêmes progrès que la décadence de l’empire.

Impôt sur les consommations.

II. L’impôt sur les consommations fut établi par Auguste après les guerres civiles. Ce droit était extrêmement modéré, mais il était général. Il passa rarement un pour cent ; mais il comprenait tout ce que l’on achetait dans les marchés ou dans les ventes publiques, et il s’étendait depuis les acquisitions les plus considérables en terres ou en maisons, jusqu’à ces petits objets dont le produit ne peut devenir important que par leur nombre et par une consommation journalière. Une pareille taxe, qui portait sur le corps entier de la nation, excita toujours des plaintes. Un empereur qui connaissait parfaitement les besoins et les ressources de l’état, fut obligé de déclarer, par un édit public, que l’entretien des armées dépendait, en grande partie, du produit de cet impôt[3].

  1. Les anciens ignoraient l’art de tailler le diamant.
  2. M. Bouchaud, dans son Traité de l’impôt chez les Romains, a transcrit cette liste, qui se trouve dans le Digeste, et il a voulu l’éclaircir par un commentaire très-prolixe.
  3. Tacite, Annal., I, 78. Deux ans après, l’empereur