CHAPITRE L.
Après avoir suivi pendant plus de six siècles les souverains chancelans de Constantinople et de la Germanie, je vais, remontant à l’époque du règne d’Héraclius, me transporter sur la frontière orientale de la monarchie grecque. Tandis que l’état s’épuisait par la guerre de Perse, et que l’Église était déchirée par la secte de Nestorius et celle des monophysites, Mahomet, le glaive d’une main et l’Al-coran de l’autre, élevait son trône sur les ruines du christianisme et sur celles de Rome. Le génie du prophète arabe, les mœurs de son peuple et l’esprit de sa religion, sont au nombre des causes qui ont influé sur la décadence et la chute de l’Empire d’Orient, et la révolution qu’il a produite, qu’on peut compter au nombre des plus mémorables parmi celles qui ont imprimé aux diverses nations du globe un caractère