Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/172

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adressa le monarque grec[1] respire une vive amitié et un extrême désir de fortifier leur alliance par des liens de famille aussi-bien que par des rapports politiques. Il félicite Henri de ses succès dans une juste et sainte guerre ; et il se plaint de ce que les entreprises audacieuses des Normands troublent la prospérité de son empire. La liste de ses présens est analogue aux mœurs de ce siècle : il lui envoyait une couronne d’or garnie de rayons, une croix pectorale garnie de perles, une boîte de reliques avec les noms et le titre des saints, un vase de cristal, un vase de sardoine, du baume, vraisemblablement de la Mecque, et cent pièces de pourpre. Il y joignait cent quarante-quatre mille byzantins d’or, avec la promesse d’en donner deux cent seize mille de plus lorsque Henri se trouverait en armes sur le territoire de la Pouille, et confirmait par serment leur ligue contre l’ennemi commun. Le prince allemand[2], qui était déjà dans la Lombardie, à la tête d’une armée et d’une faction, accepta ces offres magnifiques, et marcha vers le midi ; il fut arrêté par la nouvelle

  1. L’épître entière mérite d’être lue (Alexiad., l. III, p. 93, 94, 95). Ducange n’a pas entendu ces mots, ασ‌τροϖελεκυν δεδεμενον μετα ; χρυσαφιο‌υ. J’ai tâché d’en tirer un sens supportable ; χρυσαφιον signifie une couronne d’or : Simon Portius (in Lexico græco-barbar.) dit que ασ‌τροϖελελεκυς équivaut à κεραυνος, πρησ‌τηρ, un éclair.
  2. Je renvoie, sur ces faits principaux, aux historiens généraux Sigonius, Baronius, Muratori, Mosheim, Saint-Marc, etc.