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qui étaient susceptibles de honte et de remords, craignirent désormais de se permettre des cruautés inutiles[1]. Julien lui laissa la vie ; mais si, comme on le dit, l’évêque d’Aréthuse avait sauvé l’enfance de Julien[2], la postérité condamnera l’ingratitude de l’empereur, plutôt que de donner des éloges à sa clémence.

Le temple et le bocage sacré de Daphné.

Les rois de Syrie, macédoniens, avaient consacré à Apollon un lieu de dévotion, qui se trouvait à cinq milles d’Antioche, et qui était un des plus agréables du monde païen[3]. On y voyait un magnifique

    mot grec, dont les premiers interprètes, et même Le Clerc (Bibl. anc. et modem., t. III, p. 371) avaient mal saisi le véritable sens. Tillemont est bien embarrassé (Mém. eccl., t. VII, p. 1309), lorsqu’il examine comment saint Grégoire et Théodoret ont pu prendre pour un saint, un évêque semi-arien.

  1. Voyez l’opinion raisonnable de Salluste (Saint Grégoire de Nazianze, orat. 3, p. 90, 91). Libanius intercède pour un homme coupable du même délit ; il dit qu’on doit craindre de trouver un grand nombre de Marcs : il convient toutefois que si Orion a soustrait les richesses consacrées aux dieux, il mérite d’être puni du supplice de Marsyas, c’est-à-dire d’être écorché vif. Epist. 730, p. 349-351.
  2. Saint Grégoire (orat. 3, 90) paraît convaincu qu’en sauvant l’apostat, Marc mérita plus de cruautés encore qu’on ne lui en fit souffrir.
  3. Strabon (l. XVI, p. 1089, 1090, édit. Amst. 1707), Libanius (Nænia, p. 185-188, Antiochic. orat. 11, p. 380, 381) et Sozomène (l. V, c. 109), décrivent le bocage et le temple de Daphné. Wesseling (Itiner., p. 581), et Casau-