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mort de saint Chrysostôme, à la réquisition du peuple et du clergé de Constantinople, [Ses reliques sont transportées à Constantinople. A. D. 438. Janvier 24.]ses reliques furent transportées de leur obscur sépulcre dans la ville impériale[1]. L’empereur Théodose alla les recevoir jusqu’à Chalcédoine, et, se prosternant sur le cercueil, il implora, au nom de ses coupables parens Arcadius et Eudoxie, le pardon du saint qu’ils avaient persécuté[2].

Mort d’Arcadius. A. D. 408. Mai 1.

On peut cependant douter qu’Arcadius eût transmis à son successeur la tache d’un crime héréditaire. Eudoxie, jeune et belle, méprisait son mari, et se livrait sans contrainte à ses passions. Le comte Jean jouissait au moins de la confiance intime de l’impératrice, et le public le nommait le père du jeune Théodose[3]. Le pieux empereur n’en accepta pas

    les diptyques de l’église de Constantinople, A. D. 418. Dix ans après on le révéra comme un saint. Cyrille, qui avait hérité de la place et de la haine de son oncle Théophile, céda avec beaucoup de répugnance. Voy. Facund. Herm., l. IV, c. 1 ; Tillemont, Mém. ecclés., t. XIV, p. 277-283.

  1. Socrate, l. VII, c. 45 ; Théodoret, l. V, c. 36. Cet événement opéra la réunion des joannites qui avaient refusé de reconnaître ses successeurs. Durant sa vie les joannites étaient respectés des catholiques comme la congrégation orthodoxe de Constantinople ; leur obstination les conduisit presque jusqu’au schisme.
  2. Selon quelques auteurs (Baronius, Annal. eccles., A. D. 438, nos 9, 10), pour que le corps de ce saint formaliste put être transporté de Comana à la capitale, il fallut que l’empereur écrivît une lettre d’excuse et d’invitation.
  3. Zosime, l. V, p. 315. On ne peut attaquer la chasteté d’une impératrice sans citer un témoin ; mais il est bien