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leur active cavalerie gardait les passages du Rhône et de la Loire. Ces sauvages alliés étaient à la vérité presque aussi redoutables pour les sujets de Rome que pour ses ennemis : ils étendaient par la conquête et par la violence le canton qui leur avait été accordé, et les provinces où ils passaient éprouvaient toutes les calamités d’une invasion[1]. Indifférens pour l’empereur et pour l’empire, les Alains de la Gaule étaient aveuglément dévoués à servir l’ambitieux Ætius ; et quoiqu’il pût craindre que dans une guerre contre Attila ils ne repassassent sous les drapeaux de leur monarque national, le patrice travailla plus à calmer qu’à exciter leur ressentiment contre les Goths, les Francs et les Bourguignons.

Les Visigoths sous le règne de Théodose. A. D. 419-451.

Le royaume fondé par les Visigoths dans les pro-

    duntur. Prosper-Tyro, Chronic., dans les Histor. de France, t. I, p. 639. Quelques lignes après, Prosper observe qu’on assigna des terres aux Alains dans la Gaule ultérieure. Sans admettre la correction de Dubos (t. I, p. 300), la supposition très-probable de deux colonies ou garnisons d’Alains confirmera ses argumens et détruira ses objections.

  1. Voyez Prosper-Tyro, p. 639. Sidon. (Panegyr., Avit., 246) se plaint au nom de l’Auvergne sa patrie.

    Litorius Scythicos equites, tunc forte subacto
    Celsus Aremorico, Geticum rapiebat in agmen
    Per terras, Arverne, tuas, qui proxima quæque
    Discursu, flammis, ferro, feritate, rapinis
    Delebant ; pacis fallentes nomen inane.

    Un autre poète, Paulin du Périgord, confirme cette plainte,

    Nam socium vix ferre queas qui durior hoste.

    Voyez Dubos, t. I, p. 330.