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mer la mère et l’enfant, et de célébrer ses quatrièmes noces. Le patriarche Nicolas lui refusa sa bénédiction : Léon ne put le déterminer à donner le baptême au jeune prince qu’après avoir promis de renvoyer sa maîtresse ; mais l’ayant au contraire épousée, il fut exclu de la communion des fidèles. Ni la menace de l’exil, ni la désertion de ses confrères, ni l’autorité de l’Église latine, ni le danger qu’il pouvait y avoir à interrompre la succession au trône ou à la laisser incertaine, rien ne put faire plier l’inflexible moine. Après la mort de Léon il fut rappelé de son exil. Il rentra dans les charges ecclésiastiques et civiles ; et Constantin, fils de Léon, par l’édit d’union promulgué en son nom, qui condamne à l’avenir comme scandaleuses les quatrièmes noces, a tacitement imprimé une tache sur sa propre naissance.

Alexandre, Constantin VII, Porphyrogenète. A. D. 911. Mai 11.

Dans la langue grecque, le même mot signifie pourpre et porphyre ; et les couleurs de la nature étant invariables, nous en pouvons conclure que la pourpre tyrienne des anciens était un rouge brun et foncé. Un appartement du palais de Byzance était revêtu de porphyre ; les impératrices l’occupaient lorsqu’elles devenaient enceintes, et afin de désigner l’extraction royale de leurs enfans, on les appelait Porphyrogenètes, ou nés dans la pourpre. Un grand nombre d’empereurs romains avaient eu des enfans ; mais Constantin VII prit pour la première fois ce surnom particulier. La durée de son règne titulaire égala celle de sa vie ; cependant six de ses cinquante-quatre