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HISTOIRE DU MOYEN-ÂGE

vieux culte. » Douze siècles suivirent, pleins de vastes mouvements de peuples, de chocs de races, de sanglantes querelles religieuses, de supplices, de pestes, de famines, mais aussi de grands et nobles efforts intellectuels, politiques et sociaux.

Il est convenu que cette période historique date de la mort de Théodose, en 395, époque où l’empire fut partagé entre ses deux fils, Arcadius et Honorius. Cependant, il est nécessaire, avant d’entreprendre le récit synchronique des événements, siècle par siècle, de constater qu’une nouvelle forme d’administration, un nouveau système de politique et de gouvernement avaient dès lors profondément modifié le monde romain.

Sous Constantin, le despotisme asiatique succéda au despotisme militaire et produisit, ce qui semblait impossible, une recrudescence de bassesse et de servilité. La passion effrénée du luxe et des titres honorifiques étouffa les derniers instincts de l’honnêteté publique ; une superstition lâche et stupide remplaça souvent l’audace héroïque des premiers chrétiens. Le sénat de Constantinople ne rappelait même pas le sénat romain, assez avili pourtant depuis Tibère. Consuls et préteurs étaient devenus des fonctionnaires de parade, dont les attributions s’étendaient à peine au droit de régler la célébration des jeux. Les serviteurs actifs de l’Empire formaient une interminable hiérarchie, à la tête de laquelle se plaçaient les sept grands officiers de la Cour : le comte de la chambre sacrée ou grand Chambellan ; le maître des Offices, sorte de ministre d’État qui dirigeait toute la maison impériale, les arsenaux, les postes et la police composée de dix mille agents ; le Questeur du Palais, chargé de la rédaction des décrets ; le comte des Largesses sacrées, ministre des Finances, de qui relevait l’administration fiscale ; le comte du Domaine privé, chef des agents domaniaux, nommés Procuratores et Rationales ; le comte de la Cavalerie domestique et le comte de l’Infanterie domestique, ayant sous leurs ordres trois mille cinq cents hommes recrutés surtout parmi les Arméniens. Au-des-