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HISTOIRE DU MOYEN-ÂGE

émigration, devint tellement odieux aux Orientaux qu’il forma le projet de transporter de nouveau en Italie le siége de l’Empire. Il vint en effet à Rome, vers 663, mais pour piller la ville et faire enlever le toit d’airain de l’église Sainte-Marie-des-Martyrs.

En 680, Constantin Pogonat résolut de faire adopter le catholicisme romain par tout l’Orient et, pour atteindre ce but, il convoqua le sixième concile général. Deux cents et quelques évêques se réunirent à Constantinople, Ils anathématisèrent le Monothélisme, le pape Honorius. qui avait pactisé avec l’hérésie vers 633, et l’évêque d’Antioche, Macaire, qui fut maudit et enfermé dans un monastère.

Constantin Pogonat avait réservé à la cour de Byzance le droit de confirmer les papes élus. Le lien entre les Églises grecque et latine existait donc encore, mais l’éloignement des Empereurs, leurs violences tyranniques, surtout leur indiscrète intervention dans les matières de foi, rendaient chaque jour plus profonde la séparation entre Rome et Constantinople. Dix ans après le concile de Constantinople, a lieu dans la même ville, sous le dôme du palais, le concile in Trullo, dont le pape Sergius repoussa les décrets (691). Justinien II essaya vainement de faire enlever de Rome le pontife opposant (694). Ce misérable prince, déposé et mutilé l’année suivante, trouva un asile chez les Turks Khazares : on est presque tenté d’excuser les bourreaux, le patrice Léon et le patriarche Callinique, en apprenant que la victime voulait faire massacrer de nuit tout le peuple de Constantinople.