- Tapons des mains !
- Comportons-nous en vrais romains !
Scène II
L’affaire est arrangée !… la petite Pontauchoux a fait mettre son mari au poste, et m’a donné rendez-vous à l’Opéra… on joue la Juive. Ma foi, j’ai toujours désiré voir la Juive, ce n’est pas pour la musique, c’est pour les chevaux qui sont dans le cortège… Je suis sportsman… J’ai un billet pour la deux cent cinquante-septième représentation ; mais jouera-t-on la Juive ce jour-là ? Et, en admettant qu’on joue la Juive, aurais-je la petite Pontauchoux à ce moment-là ? Il m’est venu une idée que je crois assez ingénieuse… c’est d’entrer avec la claque… on m’a dit que rien n’était plus facile. Je me suis habillé comme ça pour ne pas paraître trop distingué. (A un huissier.) Pardon, monsieur, je voudrais parler au chef de claque.
Au chef de claque ? Justement, le voici.
Ce monsieur-là ?
Monsieur désire ?…
Pardon, monsieur, excusez-moi, je désirerais…
Il essaie de mettre un gant.
Il n’a pas même pas des Jouvin !
Je solliciterais la faveur… (Il fait passer par la boutonnière de son paletot, un bout de son foulard rouge, ce qui lui donne l’air d’être décoré.) je voudrais entrer avec la claque.
Avec la claque ? vous savez les conditions ?
J’irai jusqu’à cent sous.
Vous êtes bachelier ?
Bachelier ! comment, il faut être bachelier, pour ?…
Il fait le geste d’applaudir.