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GEORGES, il s’avance vers le trou du souffleur comme s’il allait chanter, mais parle ce qui suit :

Ah ! quel plaisir d’être soldat ! ah quel plaisir d’être soldat ! on sert par sa vaillance, et son prince, et son prince et l’État ! et gaîment, gaîment on s’élance de l’amour, de l’amour au combat ! ah ! quel plaisir ! ah ! quel plaisir ! ah ! quel plaisir d’être soldat ! Après la guerre, on revient au village… les filles vous regardent en souriant, et le vieillard lui-même porte la main à son chapeau, en se disant : « Et sa sœur, est-elle heureuse ! » Tenez, moi, j’avais une bonne amie, où donc est-elle ? oui, j’entends, je comprends !… Ah ! c’est vraiment un grand plaisir que d’être soldat !

LE PRINTEMPS, à part.

Où diable ai-je vu cette pièce-là ? probablement chez Franconi.

GEORGES.

Chez vous, mes bons amis, ne puis-je pas loger ? tenez, prenez, je cherche un hôtel.

Il présente sa bourse à Dickson.

DICKSON, la refusant.

Chez les montagnards écossais, l’hospitalité est gratuite et obligatoire.

LE PRINTEMPS, avec explosion, se levant.

Mais, c’est la Dame Blanche ! c’est la Dame Blanche !

On entend des castagnettes.

GEORGES, simplement.

Oui, monsieur, c’est la Dame Blanche.

LE PRINTEMPS.

Des castagnettes ! mais il n’y en a pas dans la Dame Blanche ?

JENNY.

Ce sont les castagnettes de Carmen.

Son de cor.

LE PRINTEMPS.

Et ce cor ! toujours ce cor !…

DICKSON.

C’est le corps de ballet de Carmen.

GEORGES.

Carmen ! encore de la musique ! n’en faut plus ! (Au Printemps.) Venez !

Il sort avec le Printemps. — Entrée des danseuses.

CHŒUR.
Air : Lischen et Frischen.
–––––––––––P’tit ballet !
–––––––Ah ! quel joli p’tit ballet !
––––––––––Qu’il est simplet,