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L’APPEL DE LA RACE


Le coin s’introduit



Le Père Fabien relisait pour la troisième ou quatrième fois ce billet qui l’intriguait au plus haut point :


Mon cher Père,

Réservez-moi une bonne heure. J’ai besoin de vous voir longuement. J’ai une double confession à vous faire. Il se passe quelque chose de grave dans ma vie. Je serai chez vous, demain, à cinq heures et demie.

C’était signé : Jules de Lantagnac.
Saint-Michel de Vaudreuil,
30 juin 1915.


Le Père Fabien jeta le billet sur sa table et se remit à marcher dans sa chambre. « Pour cette fois, serait-ce donc la conversion ? » se demandait-il. « Ah ! tout de même, si Dieu voulait, quel chef pourrait devenir ce grand avocat ! »

Le religieux s’y connaissait en hommes. Lui-même quel beau type d’humanité que ce Père Fabien, oblat de Marie ! Grand, buste cambré, stature robuste et harmonieuse, le religieux en toute sa personne reflétait de l’élégance, mais