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choses d'art.

Écoute tous les chants des brises, tous les chants
Des oiseaux — si mélancoliques et touchants,
Ou, comme un rire clair, ruisselant d’allégresse !
Sur ton front consacré, déjà la Muse tresse
Le laurier noir, et les épines, et les fleurs
Où brille la rosée — où scintillent des pleurs !
Contemple les beautés ! Écoute les cantiques !
Ouvre toute ton âme aux effluves mystiques,
À présent que tu peux sentir !… — Puisque demain.
Lorsqu’au deuxième pas du périlleux chemin.
Tu voudras, (en un chant concentrant ton génie,)
Rouler sur les jaloux des fleuves d’harmonie :
Mon enfant, si tes yeux sont éblouis encor
Du Beau perçu jadis, et si les chansons d’or
Vibrent dans ta mémoire, emplissent tes oreilles —
Tu pourras condenser les Visions vermeilles
Et l’Harmonie, et les Splendeurs, et tout l’Azur
Dans la strophe enflammée et dans le rhythme pur ;