Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/146

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À la Dédaignée


Muse, qui donc es-tu, dive consolatrice
Qui sur mon front lassé poses ta lèvre en fleur ?
Ta honte vient sourire à ma jeune douleur,
Et tu marches front haut, comme une impératrice.
Souvent je me demande, ô spectre radieux,
Lorsque vient ton baiser en aide à ma détresse,
(Tant il est délirant,) s’il est d’une maîtresse,
Ou d’une mère, (tant il est chaste et pieux !)
Pour tendre que je sois, je te respecte encore :
Mère, je te chéris ; — amante, je t’adore !


1880.


Comme Athènè du front de Zeùs, ô Muse altière
Qu’évoque notre amour jamais rassasié,
Déesse, tu naquis du front extasié
Des aèdes, charmeurs de l’inerte matière.
Or, tu fus faite ainsi : — le Poète pieux,
Ouvrant sur l’infini son œil visionnaire,