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HISTOIRE DE LA CONVENTION.

les hôpitaux militaires, qui parut vers 1764, il s’exprime comme suit :

« Je crois devoir à l’humanité, en général, une réflexion sur le respect que les nations devraient accorder à ces asiles sacrés, où le vertueux défenseur de la patrie va chercher la guérison d’une blessure dont la cause est si noble. Il est des pays où les criminels trouvent une retraite assurée dans les temples : les plus cruels ennemis se secourent lorsqu’ils sont blessés. La politique assure la liberté à ces troupes qui sont destinées à maintenir la police et le bon ordre dans les armées, et des blessés sont obligés de fuir un ennemi qui ne devrait plus voir en eux que des hommes frères, puisqu’ils sont hors de défense !… On ne devrait donc pas regarder les hôpitaux comme des conquêtes et les malades qu’ils renferment comme des prisonniers. À combien de milliers de malades ou de blessés, la crainte de tomber sous la puissance de l’ennemi n’a-t-elle pas coûté la vie ! Les évacuations font périr un nombre infini de malheureux, qu’on aurait sauvés s’ils fussent restés dans le lieu où ils avaient été déposés d’abord. Comment est-il possible que des nations policées ne soient pas encore convenues de regarder les hôpitaux