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qu’il découvre aux hommes les idées qu’ils ont d’eux-mêmes, et leur fait voir que sans la religion ils sont incapables de faire aucun bien ; qu’il est bon de se connoître tel qu’on est, quand même il n’y auroit que cet avantage de n’être pas trompé dans la connoissance qu’on peut avoir de soi-même.
découvre aux hommes les fausses idées qu’ils ont d’eux-mêmes, qu’il leur fait voir que sans le christianisme ils sont incapables de faire aucun bien qui ne soit mêlé d’imperfection, et que rien n’est plus avantageux que de se connoître tel qu’on est en effet, afin de n’être pas trompé par la fausse connaissance qu’on a toujours de soi-même.

Quoi qu’il en soit, il y a tant d’esprit dans cet ouvrage et une si grande pénétration pour connoître le véritable état de l’homme, à ne regarder que la nature, que toutes les personnes de bon sens y trouveront une infinité de choses qu’elles auroient peut-être ignorées toute leur vie, si cet auteur ne les avoit tirées du chaos du cœur de l’homme pour les mettre dans un jour où quasi tout le monde peut les voir et comprendre sans peine.

Il y a tant d’esprit dans cet ouvrage et une si grande pénétration pour démêler la vérité des sentiments du cœur de l’homme, que toutes les personnes judicieuses y trouveront une infinité de choses fort utiles qu’elles auroient peut-être ignorées toute leur vie, si l’auteur des Maximes ne les avoit tirées du chaos pour les mettre dans un jour où quasi tout le monde les peut voir et les peut comprendre sans peine.


Au xviiie siècle il n’y a, pour ainsi dire, en France, aucun écrivain de quelque célébrité qui n’ait fait insérer au moins un article dans le Journal des Savants.

Voltaire, qui en toute occasion se plaît à marquer sa mauvaise humeur contre les journaux, fait une exception formelle en faveur du Journal des Savants, et même il se loue de Messieurs du journal, qui