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comme l’indique le titre, borné à la littérature. Nous avons cru devoir aussi travailler pour l’histoire. Nous n’avons écarté que la partie absolument politique, à laquelle sont spécialement affectées les gazettes. Celles-ci ne sont guère que le théâtre des souverains ; le nôtre est celui de nos semblables. Nous pensons que ce genre d’histoire vaut bien l’autre, qu’il y a beaucoup plus de fruit à tirer de la lecture des aventures de la société que du récit des siéges, des batailles, des grandes négociations, des cérémonies, consignés avec tant de soins dans les papiers publics.


Tout ce bagage des papiers publics, les Mémoires secrets finirent cependant par en faire leur butin ; mais ils n’offrent rien sous ce rapport qu’on ne trouve dans vingt autres endroits, et dans des conditions meilleures.

Les Mémoires de Bachaumont — c’est le nom sous lequel ce recueil est resté connu — eurent, dès leur origine, une vogue immense, qui se soutint pendant presque tout le temps de leur publication. Ce n’est pas qu’on ne leur suscitât toutes sortes de tracasseries mais « le manuscrit n’en allait pas moins, pour être publié en temps et lieu, et les rédacteurs continuaient à tenir, sans interruption, registre des sottises de la ville et de la cour. » Ils constatent eux-mêmes leur succès avec une naïveté quelque peu outrecuidante ; ainsi on rencontre de temps à autre, dans les Mémoires, des réclames dans le genre de celles-ci :


4 juillet 1777. il paraît la suite d’un ouvrage dont on avait eu pour échantillon deux volumes cet hiver, intitulé Mémoires se-