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série des commentateurs.

remarquer que Héraclide rejette comme apocryphe le traité des humeurs[1].

Zénon, de la secte hérophilienne, passait pour un médecin habile, mais pour un mauvais écrivain[2]. Il composa un commentaire sur le 3e livre des Épidémies[3], il consacra aussi un livre tout entier à l'interprétation des Caractères de ce même 3e livre. Apollonius, empirique, y répondit par un livre plus gros encore. Zénon ne se tint pas pour battu, et répliqua par un nouvel ouvrage. Cette querelle continua même après la mort de Zénon ; et Apollonius Biblas composa, sur le même sujet, un nouveau traité, où il assurait que, ni l’exemplaire trouvé dans la bibliothèque royale d’Alexandrie, ni celui qui venait des vaisseaux[4], ni l’édition donnée par Bacchius ne portaient les Caractères tels que Zénon les avait indiqués. Ainsi, l’interprétation de caractères énigmatiques et d’une origine douteuse, occupa long-temps les médecins alexandrins qui se livraient à la critique littéraire.

C’est dans le même intervalle de temps que viennent une foule de commentateurs d’Hippocrate, sur lesquels on sait peu de choses, tels sont : Callimaque, de la secte hérophilienne, cité, par Érotien, parmi les commentateurs d’Hippocrate[5], et qui avait écrit un livre sur les couronnes qui causent des maux de tête[6] ; Épicéleustus de Crète, qui fit un

  1. Galien, Comment. sur le Traité des humeurs, t. XVI, pag. 1, Éd. Kühn.
  2. Νοῆσαι μὲν ἱκανὸς, γράψαι δὲ ἄτονος. Diog. Laert. p. 251, Éd. H. Steph.
  3. Galien, t. v, p. 410, Éd. Basil.
  4. J’expliquerai plus loin ce qu'étaient ces exemplaires des vaisseaux.
  5. Érotien, p. 8, Éd. Franz.
  6. Pline, XXI, 3.