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introduction.

ait été conservée de lui, attaquait une théorie fondamentale d’Hippocrate, théorie chère à Galien. C’est une opinion exprimée, en divers endroits et sous diverses formes, dans la Collection hippocratique, que la constitution atmosphérique étant connue, on peut en déduire quelles seront les maladies régnantes. Cette opinion est-elle, dans les écrits hippocratiques, un résultat d’une observation directe ou de la théorie, c’est une question que je n’examinerai pas ici pour le moment. Mais, pour les successeurs d’Hippocrate et pour Galien, le rapport, entre la constitution atmosphérique et les maladies, dérivait bien moins de l’observation que des doctrines sur les quatre humeurs et sur les qualités élémentaires du chaud, du froid, du sec et de l’humide. Or, Quintus prétendait que ces rapports étaient connus par la seule expérience et sans le raisonnement sur la cause[1]. On comprend, d’après cette remarque, que Galien ait blâmé d’une manière absolue les commentaires de Quintus, mais rien ne prouve que ce blâme soit mérité. Au reste, il faut remarquer que Quintus, rangé par Galien parmi les médecins illustres, n’a rien écrit par lui-même[2] ; c’était Lycus de Macédoine, qui avait été le rédacteur du commentaire de Quintus, son maître[3] ; Lycus composa en outre des commentaires qui lui appartiennent. C’est ce Quintus qui, sentant le vin, et prié par son malade de s’éloigner, à cause de cette odeur, répondit : « Vous pouvez bien la supporter, puisque moi je sup-

  1. Τῇ πεῖρᾳ γὰρ μόνῃ τοῦτ’ἐγνωσθαί φησιν ὁ Κόϊντος ἄνευ τοῦ κατὰ τὴν αἰτίαν λογισμοῦ. Gal. t. V, p. 345, Éd. Basil.
  2. Καὶ μάλισθ’ὅτι μηδ’ἔγραψαν ἔνιοι σύγγραμμα μηδὲν, ὥσπερ Σωκράτης, καὶ ὁ Πυθαγόρας, καὶ τῶν καθ’ ἡμᾶς ἐνδόξων ἰατρῶν Κόϊντος. Gal. t. V, p. 11, Éd. Basil.
  3. Τοῦ Λύκου, γράφοντος μὲν, ὥς φησιν, ἐξηγήσεις Κοΐντου τοῦ διδασκάλου. Gal. t. V, p. 252, Éd. Basil.