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introduction.

commence, comme on sait, par une polémique contre les médecins de l’école de Cnide. M. Link croit qu’il n’y avait pas assez d’écrivains médicaux à cette époque pour que la lutte s’engageât. Ce doute lui est suggéré par l’opinion où il est que les monuments hippocratiques sont généralement plus récents que leur date supposée. Mais il est certain que la littérature médicale était déjà riche avant Hippocrate et de son temps, et rien dans l’histoire littéraire de ce siècle reculé ne contredit la possibilité d’une polémique entre Hippocrate et l’auteur des Sentences cnidiennes.

M. Link, en jugeant le traité des Airs, des Eaux et des Lieux, trouve que le style est agréable, mais que le sujet est traité avec peu de profondeur. Il suspecte plusieurs passages qui font allusion à la théorie des quatre qualités élémentaires, par exemple, que la sécheresse nuit aux constitutions bilieuses, et qu’elle est utile aux constitutions phlegmatiques, d’où il résulte que la bile est regardée comme chaude et le phlegme comme humide. En conséquence, il pense que ce traité doit être rangé dans la classe suivante.

Cette deuxième classe comprend les traités où se trouvent la théorie des quatre humeurs (sang, bile jaune, bile noire, phlegme), et celle des quatre qualités élémentaires (le chaud, le froid, le sec, l’humide). Suivant M. Link, cette théorie appartient exclusivement à Aristote, de sorte que tous les traités où cette doctrine se rencontre sont postérieurs au chef de l’école péripatéticienne. Ce sont : les traités de la Nature de l’homme, de la Génération, de la Nature de l’enfant, du Régime des gens bien portants, du Régime, le premier livre excepté, de l’Aliment, des Affections internes, des Maladies des femmes, de la Nature de la femme, de la Maladie sacrée, des Maladies des jeunes filles, de la Vue, des Ulcères, des Hémorrhoïdes et des Fistules. Galien ne cesse de répéter