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nobles écrits, ont dû recourir à l’exil. C’est ainsi que l’Athénien Thucydide écrivit en Thrace, à Scapté Hylé ; Xénophon à Scillunte, en Élide ; le Sicilien Timée, né à Tauromenium, écrivit à Athènes ; l’Athénien Androtion, à Mégare ; le poëte Bacchylide, dans le Péloponnèse. Tous conservèrent leur force d’âme dans l’exil, qui leur sembla venir en aide pour encore mieux consacrer leur gloire, tandis que la postérité n’a gardé aucun souvenir de ceux qui les exilèrent. »

Les fragments de l’histoire Atthide (Ἀτθίς), composée par Androtion, sont peu nombreux ; ils ont été publiés avec ceux de Philochor par Siebelis ; Leipz., 1811, in-8o.

Ch. Müller, Fragm. hist. græc, dans la Bibl. græeco-lat. de A. F. Didot.

* ANDROTION (Ἀνδροτίων), agronome grec, vivait avant le temps de Théophraste (vers 360 avant J.-C). Son ouvrage, à l’exception de quelques fragments, est perdu.

Théophraste, HUtoria plantarum, II, 8. — Varron, De re rustica, I, 1. — Columella, De re rustica, 1, 1. — Atlienœus, III, 75 et 82. — Harpocration, au mot Tocipoloëolzïov.

ANDROUET DU CERCEAU (Jacques), architecte français, natif d’Orléans, vivait à Paris dans la seconde moitié du seizième siècle. Il obtint du cardinal d’Armagnac les moyens d’étudier en Italie. L’arc de triomphe dont on voit encore des restes à Pôle, en Istrie, attira surtout son admiration ; et il reproduisit souvent, dans ses compositions, les colonnes accouplées qui sont de chaque côté de l’ouverture de ce monument. Androuet commença, le 30 mai 1578, le Pont-Neuf à Paris, d’apt es les ordres de Henri III ; mais les guerres civiles l’empêchèrent d’achever cette construction. Ce ne fut qu’en 1604, sous le règne de Henri IV, que Guillaume Marchand y mit la dernière main. Les hôtels de Carnavalet, des Fermes, de Bretonvilliers, de Sully, de Mayenne, etc., furent bâtis par Androuet. Il fut aussi chargé en 1596, par Henri IV, de continuer la galerie du Louvre, commencée par ordre de Charles IX ; mais il ne put la terminer. Androuet professait pour la religion réformée un attachement qui l’obligea de s’expatrier, et de laisser à Etienne du Pérac, peintre et architecte du roi, le soin d’achever sou travail. Cet artiste, qui est regardé comme un des plus habiles architectes de la France, mourut à l’étranger. On ignore la date de sa mort. Il a laissé plusieurs écrits, dont les principaux sont : 1° Livre d’Architecture, contenant les plans et dessins de cinquante bâtiments, tous différents ; 1559, in-fol., réimprimé en 1611 ; — 2° Second livre d’Architecture, faisant suite au précédent ; 1561^ in-fol. ; — 3° Les plus excellents bâtiments de France, ouvrage dédié à la reine Catherine de Médicis, et imprimé à Paris en 1576 et suiv. ; deux parties en un volume in-fol., réimprimé en 1607 ; — 4° Livre d’Architecture, auquel sont contenues diverses ordonnances de plans et élévations de bâtiments pour seigneurs et autres qui voudront bâtir atitâ champs ; 1582, in-fol. ; — 5° les Édifices romains, recueil de dessins gravés des antiquités de Rome, faits sur les lieux ; 1583, in-fol. ; — 6° Leçons de Perspective ; 1576, in-fol. Il grava lui-même, à l’eau-forte, les planches qui accompagnent ces divers recueils.

Dezallier-d’Argenville, Vie des fameux architectes. — Legrand, Description de Paris. — Milizia, Fite, etc. — Durdent, dans la Biographie universelle.

ANDRUZZI (Louis), théologien italien, comte de Sant— Andréa, né vers 1688 ou 1689 dans l’île de Chypre, mourut vers le milieu du dix-huitième siècle. Il appartenait probablement à une famille vénitienne établie dans cette île. De 170fi à 1732, il fut professeur de grec à l’université d( Bologne. H écrivit plusieurs livres de controverse pour la défense de l’Église catholique romaine, contre Dosithée, patriarche de Jérusa lem, qui avait attaqué l’infaillibilité du pape, c renouvelé la fameuse dispute sur le Filioqiw Voici ses principaux ouvrages : Vêtus Grxck de sancta romana sede prxclare sentiens sive responsio ad Dositheum, patriarchav Hierosolymitanum ; Venise, 1713 ; — Consen sus tum grœcorum tum latinorum Patrun de processione Spiritus Sancti e Filio, contre Dositheum, patfiarcham Hierosolymitanum Rome, 1716, dédié au pape Clément XI ; — Per petua Ecclesiœ doctrina de infallibiUt&l papee in decidendis ex cathedra fidei quxs tionibus extra concilium œcumenicum et ant fidelium acceptionem ; Bologne, 1720 ; — Cli mentina constitutio unigenitus, Ecclesias tre ditionum vindex ; Bologne, 1723 ; — Peremp torium Iconomachiae per jacobum Piceni num reviviscentis ; Venise, 1 730 ; — Vindicte sermonis sancti Ildefonsi, archiepiscopi Tôle tani, de perpétua virginitate ac parturitiofii Dei genitricis Mariœ ; Rome, 1742 ; — Speci men philosophiœ moralis expressum in prsr stantioribus legibus et virtutibus gentiliun grxcorum ; Rome, 1744. — Andruzzi écrivit ci langue italienne : Orazione in Iode di sua ex cellenza il signor Andréa Cornaro, ambasciù dore délia serenissima repubblica di Venesit alla Santità di N. S. Clémente XI ; Bologne 1620. Il traduisit en grec plusieurs homélies d< Clément XI et une oraison de Benoît XIV. Mazzuchelli, Scrittori d’italin.

ANDRY (Nicolas), médecin français, surnommé Bois-Regard, né à Lyon en 1658, mort le 13 mai 1742. Il fit ses premières études au collège des Grassins, et se destina d’abord à l’état ecclésiastique. Plus tard, il étudia la médecine à Reims et à Paris, où il fut reçu docteur en 1697. En 1701 il fut nommé professeur au collége de France, membre du comité de rédaction du Journal des Savants ; et en 1724 il obtint la place de doyen de la Faculté de médecine. Il eut plusieurs démêlés, au sujet de quelques points de médecine et d’administration scolaire, avec Phi-