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lippe Hecquet, Jean-Louis Petit et Lémery. Sous le décanat d’Andry, la Faculté écrivit au cardinal de Noailles pour lui représenter « l’abus des dispenses du carême, données par d’autres que les médecins reçus ; abus capables d’énerver la discipline ecclésiastique. » Le cardinal fit droit aux représentations de la Faculté dans un mandement qui fut publié aux prônes des paroisses. La Faculté, par l’organe d’Andry, décida que « désormais les chirurgiens, au moment de faire quelque grande opération, se feraient assister d’un docteur. » La Faculté renouvela aussi les anciens règlements de librairie (1535) qui ordonnaient que les ouvrages de médecine, de chirurgie et de pharmacie ne seraient mis sous presse qu’après avoir reçu l’approbation de la Faculté.

On a d’Andry : Réflexions ou Remarques critiques sur l’usage présent de la langue française ; Paris, 1689 et 1692 : ce livre, dirigé contre le P. Bouhours, fut suivi des Réflexions critiques avec six lettres, et des Sentiments de Cléarque sur les dialogues d’Eudoxe de Philante ; — Traité de la génération des vers dans le corps de l’homme ; Paris, 1700 : Lémery en fit une critique sévère dans le Journal de Trévoux, pour se venger de celle qu’Andry avait publiée de son Traité des aliments ; Valisnieri appliqua à l’auteur l’épithète d’homo vermiculosus, lui reprochant de voir des vers partout ; — Éclaircissements sur le livre de la génération des vers dans le corps de l’homme, contenant des remarques nouvelles sur les vers et les maladies vermineuses ; in-12, Paris, 1702 : c’est une réponse aux critiques qu’on avait faites du livre précédent ; — Remarques de médecine sur différents sujets, principalement sur ce qui regarde la saignée et la purgation ; Paris, 1710, in-12 ; — le Régime du carême, considéré par rapport à la nature du corps et des aliments ; Paris, 1710, in-12 ; — Traité des aliments du carême ; Paris, 1713, 2 vol. in-12, puis 3 vol. in-12 ; on y a joint l’ouvrage précédent ; — le Thé de l’Europe, ou les Propriétés de la véronique ; Paris, 1704 ; Reims, 1746, 1747, in-12 ; — Examen de différents points d’anatomie, de chirurgie, de physique et de médecine ; Paris, 1723, in-8o : l’auteur y fait une injuste critique du fameux Traité sur des maladies des os, de J.-L. Petit ; — Remarques de chimie touchant la préparation de certains remèdes ; Paris, 1735, in-12 ; libelle dirigé contre la première édition de la Chimie médicale de Malouin ; — Cléon à Eudoxe, touchant la prééminence de la médecine sur la chirurgie ; Paris, 1738, in-12 : c’est une justification du décanat d’Andry ; — Orthopédie, ou l’Art de prévenir et de corriger dans les enfants les difformités du corps ; Paris, 1741, 2 vol. in-12, fig. ; Bruxelles, 1743, 1 vol. in-8o, fig. C’est un des premiers traités didactiques d’orthopédie.

Hazon et Bertrand. Des hommes les plus célèbres de la Faculté de médecine de Paris. — Encyclopédie méthodique.

ANDRY (Charles-Louis-François), médecin français, né à Paris en 1741, mort le 8 avril 1829. Fils d’un riche épicier-droguiste, il étudia la médecine moins pour gagner sa vie que pour soulager les malades. Il fut médecin des hôpitaux, docteur-régent de la Faculté de Paris, et l’un des premiers membres de la Société royale de médecine. Il se plaisait à dire qu’il avait gentilhommisé la médecine. Il donnait chaque année aux pauvres le dixième de ses revenus. Nommé (sur la recommandation de Corvisart) à son insu l’un des quatre médecins consultants de Napoléon, Andry ne prélevait sur son traitement que les frais de costume, et remettait le surplus au maire de son arrondissement pour le faire distribuer aux indigents, « persuadé, disait-il, qu’il ne devait pas profiter d’un argent qu’il reconnaissait n’avoir pas gagné. » Andry fut un des plus zélés propagateurs de la vaccine, et ardent antagoniste de Mesmer. Il mourut fort âgé, et son testament se termine par ces mots : « Je ne demande que des prières. » Outre quelques mémoires, on a de lui : le Manuel du jardinier, traduit de l’italien de Mandirola ; Paris, 1765, in-8o, sous le pseudonyme de Randy ;Matière médicale, extraite des meilleurs auteurs et des leçons de Ferrein ; ibid., 1770, 3 vol. in-12 ; — Recherches sur la rage ; ibid., 1778, 1779, in-8o : ce livre, qui a été traduit dans plusieurs langues, a été inséré dans les Mémoires de la Société de médecine, t. Ier, p. 104 ; — Observations et recherches sur l’usage de l’aimant en médecine (avec Thouret) ; ibid., 1783, in-8o ; et dans les Mémoires de la Société de médecine, t. III, p. 531 ; — Recherches sur la mélancolie ; ibid., 1786, in-4o ; et dans les Mémoires précités, t. V, p. 89.

G. Lardin, Hommage à la mémoire d’Andry ; Paris, 1830, in-8o. — Dictionnaire de la Conversation.

ANEAU ou plutôt ANNEAU (Barthélémy), dit Annulus, poète, historien et jurisconsulte français, né à Bourges vers le commencement du seizième siècle, tué le 21 juin 1565. Il fut professeur de rhétorique au collège de la Trinité, à Lyon ; et ce collège, dirigé par des séculiers en rivalité avec les collèges dirigés par des prêtres, était soupçonné de favoriser le calvinisme. « Une pierre, dit l’auteur des Recherches sur l’histoire de Lyon, une pierre lancée d’une fenêtre de ce collège sur le saint sacrement, le jour de la Fête-Dieu, sembla réaliser les soupçons qu’on avait sur la religion de ce collège : le peuple, irrité de cet attentat, entra en fureur, massacra Aneau sans savoir s’il en était l’auteur, et le collège fut fermé le lendemain. » Une autre circonstance avait aggravé les soupçons : c’est celle de sa liaison intime avec Clément Marot.

Parmi ses ouvrages, conçus dans le goût du siècle, on remarque : Mystère de la Nativité, par personnages, composé en imitation verbale et