Page:Hugo - Les Misérables Tome III (1890).djvu/304

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Aucune adresse n’était jointe à la signature. Marius espéra trouver l’adresse dans la deuxième lettre dont la suscription portait : à Madame, madame la comtesse de Montvernet, rue Cassette, no 9.

Voici ce que Marius y lut :


« Madame la comtesse,

« C’est une malheureusse meré de famille de six enfants dont le dernier n’a que huit mois. Moi malade depuis ma dernière couche, abandonnée de mon mari depuis cinq mois n’aiyant aucune réssource au monde dans la plus affreuse indigance.

« Dans l’espoir de Madame la comtesse, elle a l’honneur d’être, madame, avec un profond respect,

« Femme Balizard. »


Marius passa à la troisième lettre, qui était comme les précédentes une supplique ; on y lisait :


« Monsieur Pabourgeot, électeur, négociant-bonnetier en gros, rue Saint-Denis au coin de la rue aux Fers.

« Je me permets de vous adresser cette lettre pour vous prier de m’accorder la faveur prétieuse de vos simpaties et de vous intéresser à un homme de lettres qui vient d’envoyer un drame au théâtre-français. Le sujet en est historique, et l’action se passe en Auvergne du temps de