Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Choses vues, tome I.djvu/290

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


II


12 août.

Je n’ai jamais eu beaucoup de goût pour M. de Rambuteau. Raison de plus pour noter un fait qui l’honore. Vers la fin de 1814, M. de Rambuteau était préfet de Lyon. M. le comte d’Artois y vint. M. de Rambuteau reçut le prince et fit les honneurs de la ville. Tout en montrant à Monsieur les beautés de Lyon, les souvenirs de l’empire revenaient. — Monseigneur, disait M. de Rambuteau, c’est l’empereur qui a fondé cet hôpital. Cette église tombait en ruine, l’empereur l’a rebâtie. Il y a ici une pyramide, parce que l’empereur a logé sur cette place, et toujours l’empereur. — Le duc de Fitz-James, impatienté, pousse le coude de Rambuteau et lui dit bas : — Ne prononcez donc pas ce mot devant Monsieur. — Monsieur le duc, dit M. de Rambuteau, il n’y a jamais eu de laquais dans ma famille. Je n’ai pas pu être le valet de chambre de M. Buonaparte. — Le prince entendit. — Édouard, dit-il au duc de Fitz-James, M. de Rambuteau a raison.

M. de Rambuteau a été chambellan de l’empereur.